La mission de Paul Pelliot au Turkestan chinois et en Chine (1906-1909) : les clefs d’un succès
- Les Français bons derniers
- Un programme déterminé, mais des objectifs imprécis
- Des préparatifs minutieux
- Mannerheim, compagnon vite quitté
- Premières recherches à Kachgar
- Tumushuke, premiers succès
- Koutcha, découvertes et déconvenues
- Le petit monde de l’École française d’Extrême-Orient
- Ouroumtchi, le tournant
- Dunhuang, la réussite
- Pékin-Hanoï, le retour
- Pékin encore
- Paris, le triomphe
Mannerheim, compagnon vite quitté
Pour accepter les demandes de Pelliot, les autorités russes proposent en effet que le Français intègre à sa mission un compagnon de voyage qui travaillerait au profit de la Russie. Compte tenu des objectifs clairement affichés de la mission française, qui n’avaient rien de militaire, il convenait de donner un tour visiblement scientifique à la partie russe. C’est un Finnois, Carl Gustav Mannerheim (1867-1951), militaire de l’armée russe, fraîchement promu au grade de colonel, que l’état-major russe désigne pour accompagner Pelliot. Mannerheim a suivi des cours d’ethnographie et de linguistique. C’est un parfait francophone. Officiellement, la mission qui lui est confiée est entièrement civile – c’était d’ailleurs une exigence de Pelliot. Mannerheim a en réalité deux missions, l’une à caractère géographique, ethnographique, linguistique et naturaliste, voire archéologique, proche de celle de Pelliot, qui sert en quelque sorte de couverture ; l’autre de renseignement militaire.
C’est apparemment en mars que l’affaire se traite. On trouve dans les papiers de Pelliot un projet de conversation, non daté, avec Monsieur de Mannerheim, de la main du sinologue français :
« M. P., sur la demande du ministère des affaires étrangères français et dans le désir d’être agréable au gouvernement russe, consent à accepter pour compagnon M. de M. sous les réserves suivantes :
1o M. P. sera censé ignorer la qualité véritable de M. de M.
2o Il sera admis que M. de M., entreprenant de son côté un voyage à titre privé au Turkestan chinois, s’est rencontré fortuitement à Och avec la mission P., et là a obtenu de M. P. l’autorisation de faire route avec lui.
En d’autres termes, M. de M. ne sera pas incorporé absolument à la mission P., mais se juxtaposera à elle. [ajout : C’est la seule façon pour M. P. de se couvrir vis-à-vis des sociétés savantes françaises.] C’est bien ce dont il avait été question à St. Pétersbourg, puisque les frais de M. de M. doivent être payés sur des fonds spéciaux, sans que sa caisse se confonde avec celle de la mission P.
Par suite, et en mettant les choses au pire, si l’identité véritable de M. de M. venait à être découverte, il en pourrait résulter un danger pour le succès de la mission française, M. P. serait autorisé à dire qu’il ignorait la qualité d’officier de M. de M.
M. P. fait remarquer à ce propos qu’il n’avait pas été question à Saint-Pétersbourg de changer le nom de M. de M., ni même sa nationalité. On devait se borner à ne pas révéler qu’il était officier, et à ne pas mentionner sur ses papiers qu’il était russe. Si le gouvernement russe estime plus prudent de procéder aujourd’hui autrement, il est bien entendu que M. P. ne connaîtra officiellement M. de M. que sous la qualité que celui-ci prendra vis-à-vis des autorités chinoises.
Enfin ces conditions supposent que M. de M. sera muni d’un passeport indépendant pour voyager au Turkestan chinois, et où le nom de la mission
P. ne sera pas mentionné. Le passeport de la mission est d’ailleurs établi nominativement pour M. P. et ses deux compagnons, et comme ce passeport est à Koutcha, il ne peut être question de le faire modifier.
M. P. rappelle en outre que les demandes d’autorisation transmises pour sa mission par l’ambassade de France il y a un mois ½ sont encore restées sans réponse. Il y a là un retard qui peut être préjudiciable à la mise en route de la mission en temps utile. M. P. désirerait en conséquence être autorisé à faire suivre tous ses bagages dans un wagon attelé aux trains postaux, ainsi qu’il a déjà été fait pour d’autres voyageurs, au lieu d’être obligé d’attendre au Turkestan russe que les dits bagages aient rejoint par la voie très lente de la petite vitesse. »51
Ce n’est qu’au cours du mois de mai que les négociations avec l’ambassade de Russie en France, qui ont été menées dans la discrétion, sont achevées. C’est ce qu’indique le courrier adressé à Pelliot par l’ambassade de Russie le 21 mai. La réponse officielle, émise par le ministère des affaires étrangères de Russie, date du 23 avril/6 mai 1906 et est transmise à Pelliot le 15 mai. Les demandes de Pelliot aux autorités russes, à savoir l’assistance de deux cosaques, les cartes et livres concernant l’Asie centrale, les objets de campement, les fusils Berdan, le libre passage du matériel sans visite douanière, les révolvers et munitions, tout cela a été accepté52
Dès le 17 avril, Pelliot avait écrit à Mannerheim que tout était réglé pour ce qui était de sa participation à la mission, mais en même temps il évoquait la participation d’une autre personne, le comte Pehr Louis Sparre (1863-1964), peintre suédois, et surtout beau-frère de Mannerheim. Pelliot accepte qu’il se joigne à eux, mais il indique que le surcroît de dépenses ne pourra être pris en charge sur les fonds prévus53
Plusieurs échanges épistolaires ont lieu entre Mannerheim et Pelliot en avril-mai. Le 7 avril, Mannerheim demande à Pelliot de requérir pour lui un passeport auprès du gouvernement chinois. Le 27 avril, il entre dans les détails du matériel à emporter :
« Cher Monsieur,
Vous avez vu de mes télégrammes que votre aimable lettre ne m’est parvenue qu’à Stockholm. Je vous remercie des renseignements et de votre proposition de me faire commander du matériel photographique. Si cela ne devient pas trop encombrant pour vous, je vous prierais de prendre pour mon compte 500 plaques 9 x 12 bien emballé avec du papier calque dans de petites boîtes zinguées. J’ai acheté un appareil photographique du système Ernemann Klappkamera avec [blanc] Georg. Pour mon appareil de réserve, j’ai songé à plusieurs systèmes, mais je crois que je finirai par prendre un second appareil du même système. Au moins je n’aurai pas besoin des plaques et pellicules de deux différentes dimensions. Un photographe d’ici m’a fait venir des pellicules plates d’Angleterre. Elles sont un peu chères, mais me paraissent très portatives. Si vous avez une minute à me donner, écrivez-moi ce que pense votre photographe de mon appareil et ses pellicules. Me conseille-t-il de prendre un autre système pour mon appareil de réserve ? Pour développer mes pellicules je n’ai rien pris[,] comptant comme vous me l’avez proposé sur l’aimable concours de votre photographe. Si vous avez changé d’idée ou quelque obstacle imprévu ait surgi, veuillez m’en prévenir afin de me donner la possibilité de compléter mes achats de matériel photographique.
Dois-je prendre quelques objets pour la cuisine ou les avez-vous en vue en même temps que les conserves ?
Après avoir lu les voyages de Prjevalsky, je vois le grand rôle que jouent en Asie les cadeaux. Je crains que 500 fr de cadeaux est un peu juste et vous prie, si vous en avez l’occasion, de m’en acheter pour 1 000 fr en tout. P. [Prjevalsky] note de petites boîtes à musique, des stéréoscopes à images pornographiques, photographies de femme en couleur, des verres (?) pour allumer, etc, comme très apprécié par les indigènes. D’ailleurs vous en savez bien plus que moi54
Qu’avez-vous décidé par rapport à l’achat d’une tente ? P. paraît la considérer indispensable. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous décidé de passer par Pbg ? Je me propose de partir de Pbg vers le 5 juin.
J’ai communiqué votre lettre à Sparre que j’avais laissé à Helsingfors et je l’ai prié de se mettre en rapports directs avec vous.
En vous priant d’agréer mes salutations empressées, je me dis votre dévoué,
G. Mannerheim Grendholmen le 27 avril 1906
P. S. Dans une dizaine de jours je serai à Pbg et je vous dirai où en sont vos autorisations. »55
Dans sa réponse, datée du 18 mai 1906 (envoyée le 19 de Saint-Mandé), Pelliot indique qu’il a acheté 500 plaques 9×12 et les produits nécessaires ; qu’il a acquis une cantine popote pour 4 personnes, plus une marmite popote pour 2 personnes, « pour les moments où nous ne voyagerons pas de concert »56
Si les relations entre Mannerheim et Pelliot sont bonnes au départ, elles vont pâtir très vite du tempérament des deux hommes autant que de la répartition des tâches et des moyens entre les deux parties. Dès le départ, avant même qu’ils se rencontrent à Samarcande, Pelliot reçoit une lettre de Moscou, envoyée le 8/21 juin 1906 par Fedor Fedorovic Palitzyne (1851-1923), qui signe en qualité de chef d’état-major et rappelle les engagements pris par le sinologue français envers la Russie, laissant entrevoir quelques craintes quant aux rapports qu’entretiendront les deux « missionnaires » :
« Je viens d’apprendre par le Baron Mannerheim Votre arrivée à Moscou, pour aller directement à Taschkent et y faire vos derniers préparatifs pour votre expédition scientifique en Chine.
Comme je n’aurai pas le plaisir de vous voir maintenant à St. Pétersbourg, permettez-moi de vous souhaiter le plus heureux voyage.
J’espère que Vous n’aurez pas oublié Votre aimable promesse faite durant notre conversation pendant Votre dernier séjour à Pétersbourg. Nous serons très satisfaits quand Vous pourrez nous communiquer les résultats de vos observations personnelles sur l’état politique et interne des provinces chinoises. Je tiens aussi beaucoup à recevoir les œuvres de votre expédition, qui seront imprimées.
Quant à moi, soyez sûr, Monsieur, que je tiendrai strictement la parole donnée en conséquence de vos promesses susmentionnées. Vous êtes averti déjà par le Ministère des Affaires Étrangères que tous les ordres sont donnés pour faire toutes les facilités demandées par Vous, pour contribuer au succès de Votre expédition.
De mon côté, je me permets d’espérer que Vous ferez tout votre possible pour entretenir les meilleures relations avec le Baron Mannerheim, ce qui est si nécessaire, en vue du petit personnel, pour le succès de votre longue voyage. J’espère aussi qu’avec Notre concours le voyage scientifique de M. le Baron Mannerheim n’aura pas de difficultés, et qu’il aura la possibilité de bien accaparer sa tâche.
Agréez, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée. »57
Dans sa réponse du 8/21 juillet 1906, Pelliot, qui vient juste de retrouver Mannerheim à Samarcande58
La rencontre a lieu à Samarcande, dans le train qui part pour Tachkent, le 18 juillet. Pelliot est interpellé en français : « Comment allez-vous ? C’est Mannerheim, qui arrive ; il est dans le compartiment voisin du nôtre »61
« En attendant le dîner, j’ai causé avec Mannerheim. Il fallait éclaircir sa situation vis-à-vis de notre mission, et fixer dans quelle mesure il pouvait s’en dire membre. Je lui ai répondu que le ministère n’ayant pas voulu prendre la responsabilité de me demander par écrit son adjonction, je ne pouvais engager le ministère malgré lui, et que par conséquent il pouvait dire qu’il voyageait avec nous mais rien de plus. Mannerheim a été fort contrarié. Je lui ai expliqué en outre qu’étant donné sa complète indépendance, je ne pouvais prendre la responsabilité de compter officiellement dans ma mission quelqu’un sur qui je n’avais aucun contrôle. Il m’a répondu que je lui rendrais un bien plus grand service si, tout en lui laissant cette indépendance complète qu’il ne veut pas aliéner, je lui laissais le droit de se prévaloir d’une autorisation du gouvernement français. Cette combinaison, tout à mon désavantage, n’a naturellement pas eu mon assentiment. Mannerheim m’a dit qu’il écrirait peut-être au général Palitzine pour le mettre au courant de cette situation. À merveille, mais c’est Mannerheim qui depuis Och a accentué de toutes façons son indépendance vis-à-vis de nous. »64
Deux jours plus tard, c’est au tour de Mannerheim de s’épancher dans son Journal : selon lui, la froideur qui s’est développée tient probablement au fait que les cosaques accordés aux deux hommes ont été placés sous son commandement exclusif, car il parle bien leur langue, et que la subvention demandée à la Russie par Pelliot n’a pas été versée. Mannerheim a surtout été irrité par la volonté de domination de Pelliot, son côté poseur, sa pédanterie, sa volonté de contrôler tout et tout le monde, jusqu’au nombre de morceaux de sucre qu’il est permis de mettre dans son thé ou dans son café. C’est pourquoi il a pris ses distances. Il sent que Pelliot est devenu hostile à son compagnon de voyage et qu’il se plaît aux difficultés qu’il éprouve65
La rupture est désormais consommée : Mannerheim voyagera séparément. Les deux hommes ne se reverront plus, pas même à Pékin : lorsque Pelliot y parvient, Mannerheim est déjà parti. Seules quelques missives sont échangées, sur un ton aimable. Pelliot livre quelques informations sur le déroulement de sa mission. Mannerheim a entendu dire que Pelliot avait ramassé une fortune en objets d’or 67
Si la collaboration de Pelliot et Mannerheim a rapidement été un échec, le Finnois n’a pas été le seul à demander à participer à la mission française. Un autre Finnois, peintre comme le comte Sparre déjà évoqué, Hugo Elias Backmansson (1860-1953), semble avoir été lui aussi candidat au voyage. On ne le sait guère que par une lettre du 8 avril 1906, adressée par lui à Pelliot, dans laquelle il indique que sa participation à la mission Pelliot a été refusée par ses supérieurs au prétexte que deux « Russes » ne pouvaient y participer à la fois – l’autre étant Mannerheim71
Mais dès avant cette date, une autre proposition encore avait été faite à Pelliot, celle-là par le sinologue italien Lodovico Nocentini, professeur à l’université de Rome, qui représentait l’Italie au sein de l’Association internationale pour l’exploration et l’étude de l’Asie centrale et de l’Extrême-Orient. Alors que Pelliot est en pleins préparatifs, le 9 mars 1906, Nocentini lui écrit qu’il a demandé à Cordier d’agréger à la mission Pelliot un représentant du comité italien de l’Association internationale siégeant à Saint-Pétersbourg. Cette demande est appuyée par l’académicien Radlov, qui écrit lui aussi à Pelliot, le 1/14 mars, et évoque l’éventualité de la participation d’un certain Dr. Vacca, sinologue, à la mission. Il demande le coût du voyage pour une personne, les dates de la mission, les privilèges accordés en Asie centrale et en Chine, etc. Giovanni Vacca (1872-1953) est un mathématicien qui s’est mis à l’étude du chinois depuis un an à Florence. Pelliot, embarrassé, répond à Nocentini en exprimant un refus poli mais motivé dont nous avons connaissance grâce au brouillon très raturé qu’il a laissé :
« Monsieur et cher collègue,
Vers la fin de mon récent séjour à Saint-Pétersbourg, Monsieur l’académicien Radlov72
Notre départ de Paris est fixé à la fin d’avril. Notre itinéraire probable, sans préjudice des modifications que le progrès même de nos recherches pourra y apporter par la suite, passe par Kachgar, Koutcha, le Lob Nor, Cha tcheou, Si ngan fou, Ta t’ong fou au Chan-si et Pékin. La durée du voyage est d’environ deux ans. Il est difficile d’indiquer d’une façon précise les frais pour chaque membre, 25 à 30 000 francs.
Nous ne jouirons théoriquement, en Chine même, d’aucun privilège spécial. Tout est déjà organisé. Je puis vous dire que nous voyageons comme mission officielle française et que les gouvernements russe et chinois ont connu notre expédition par l’intermédiaire officiel de notre ambassade à Saint-Pétersbourg et de notre légation à Pékin. Je crois donc que, le cas échéant, vous devriez suivre la même voie. Je vous avouerai d’ailleurs, pour en avoir fait moi-même l’expérience toute fraîche, que les préparatifs d’une expédition comme la nôtre sont plus importants qu’on ne croirait à première vue, et d’autre part les lenteurs inhérentes à des transmissions par voie officielle me font craindre que le Docteur Vacca ne puisse être prêt avant plusieurs mois.
Je vais en outre, à titre purement personnel, apporter votre attention sur deux considérations dont l’importance ne vous échappera pas. Nul plus que moi ne souhaite voir collaborer la science française et la science italienne. Mais vous savez que pour vivre pendant deux ans une vie commune de tous les instants, il ne suffit pas que les hommes aient les uns pour les autres de l’estime ou même de la sympathie, il y faut avant tout un accord absolu des caractères que je ne préjuge pas et seules des relations préalables peuvent permettre aux intéressés de prendre en quelque sorte la mesure de leurs tempéraments respectifs. Je ne doute pas qu’il me serait possible de m’entendre avec le Dr. Vacca. Cependant j’hésiterais à accepter pour compagnon, dans un voyage dont nous ne pouvons affirmer qu’il sera exempt de complications, quelqu’un que je n’ai jamais vu. […] Dans une entreprise comme la nôtre, où la difficulté et la cherté des transports s’opposent à la présence d’un personnel nombreux, il est désirable que chaque membre nouveau représente une spécialité nouvelle. J’ai assumé de poursuivre moi-même les recherches philologiques et archéologiques qui ont été le but premier et demeurent l’objectif principal de notre expédition. Le docteur Vaillant s’est chargé de constituer des collections d’histoire naturelle. La présence d’un photographe, M. Nouette, nous permettra de faire connaître, par des reproductions fidèles, un grand nombre de monuments que les conditions locales condamnent à une ruine prochaine. Sans doute nous n’avons pas la prétention d’épuiser aucun des sujets auxquels nous toucherons. Mais je crains que le Dr. Vacca ne soit tenté de pousser ses recherches dans un sens où je me vois forcé de limiter à l’avance son action. Il est possible en effet que les ministères ou les sociétés scientifiques qui feraient les frais de la mission du Dr. Vacca souhaitent lui voir constituer des collections qui prendraient place dans les musées et les bibliothèques d’Italie. Or, chargé moi-même de diriger une expédition, pour laquelle les institutions scientifiques françaises ont consenti de forts subsides, je compte recueillir en aussi grande abondance que possible, des manuscrits, des inscriptions, des peintures, des sculptures. Je ne pourrais admettre d’avoir à mes côtés quelqu’un qui poursuivrait une œuvre parallèle à la mienne, et qui, en dépit de nos sentiments de bonne confraternité scientifique, en arriverait fatalement à se mettre en concurrence avec moi. Il ne peut donc être constitué dans tout ce voyage qu’une seule collection archéologique destinée aux musées et bibliothèques de Paris.
[…]
Tels sont, Monsieur et cher collègue, les principaux renseignements que je puis vous fournir, en même temps que les quelques objections que je crois devoir vous soumettre. Encore une fois, je ne le fais qu’à titre purement personnel. Il appartiendra au Comité même de vous faire connaître à bref délai ses intentions. Je serai heureux que de votre côté vous veuillez bien me tenir au courant de ce que vous ferez.
Veuillez agréer, je vous prie, l’assurance de mes sentiments très dévoués. Paul Pelliot. »73
Face aux réticences exprimées par Pelliot, Nocentini suggère dans une nouvelle lettre, du 4 avril, que Vacca se limite à l’anthropologie et à l’ethnographie et qu’il ne rapporte rien pour les musées74