Qomoul, groupe de mandarins

Charles Nouette

Ils sont revenus à Toghachi en fin de journée le 23 et partent le lendemain pour Hami qu’ils atteignent le jour même. Comme il leur est coutumier, ils nouent connaissance avec les autorités locales : le « wang » Shamu Husute, 沙木胡素特, lequel règne en tyran sur la population turque de Hami, et les deux mandarins, civils et militaires, respectivement, Liu Runtong, 劉潤通 et Yang Jinbang, 楊金榜. Le 26, ils sont encore à Hami. Les deux mandarins leur rendent visite et ils sont photographiés. Ils ont revêtu pour l’occasion le costume d’hiver officiel, orné du carré mandarin civil et militaire qui leur correspond (AP7384). L’attitude est rigide comme toujours lorsqu’il s’agit d’un « portrait » officiel. Néanmoins, la pose de la petite-fille, le bras paternaliste de son grand-père et la présence de Pelliot assis devant avec eux, tout comme le gamin à gauche qui ne devrait pas être là, témoignent d’une certaine liberté que l’on attribuera soit à l’âge de ces deux vénérables mandarins qui « cherchent à se déshabituer de l’opium », soit à l’éloignement de Pékin, soit aux deux. Derrière, des officiels et dignitaires, ainsi probablement que quelques gardes locaux. Arguant de sa religion, le « wang » refuse de se faire prendre en photo.