Shanghai, stationnaire allemand en rade

Charles Nouette

Ce bateau de guerre allemand, mouillé dans la « rade » de Shanghai, a pour mission de surveiller les mouvements des navires. Localiser de façon précise l’emplacement ne s’avère guère plus aisé que pour le cliché AP8409. En 1908, le port de Shanghai ne s’est pas encore démultiplié en port situé à l’embouchure du Yangzijiang, Waigaoqiao, 外高橋 – bien qu’il y ait eu une première tentative à la fin du xix^e siècle à l’embouchure de la rivière Wusong – et port de Yangshan, Yangshan shenshui gang, 洋山深水港, en eau profonde dans la baie de Hangzhou, hangzhou wan, 杭州灣, sur la côte, au sud-est de Shanghai. Il n’occupe alors que les rives de la rivière Huangpu. Tout d’abord en plein centre-ville, l’installation des concessions étrangères, en particulier celle qui devint la concession internationale (britannique, américaine, allemande, puis japonaise) – la concession française est plus méridionale –, contribue à son extension le long de la rive nord en aval. Apparaissent de nombreuses industries, usines, manufactures, entrepôts et docks entre les districts de Hongkou, 虹口區 et Yangpu, 楊浦區. Celui de Pudong, 浦東區, sur la rive opposée, est plutôt consacré aux chantiers navals et aux réparations des navires étrangers, mais n’est pas encore habité. Les bâtiments et les cheminées fumantes que l’on aperçoit en arrière-plan permettent de penser que le navire se trouve sur la rivière Huangpu et que la rive est celle de l’extension industrielle de la concession internationale.