Kachgar, Mori Tim, ensemble, et détailCharles Nouette
[Chine. Province du Xinjiang, région de] Kachgar, Mori Tim, [vue d’]ensemble, [Bokov] et détail [d’un stūpa]
AP7769
Ancien numéro : 151
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue le 24 septembre 1906
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre
H. 18 ; L. 24 cm
Le Mori Tim, « mont de la Tour », est visité à deux reprises, le 24 et le 25 septembre. Il est situé à environ 5 km au nord-est de Khan-Uï. On peut voir sur la photographie, au centre, avec son évidement béant, le Mori Tim (structure A du plan de Stein qu’a repris Hambis, fig. A3) ; à l’extrême droite, les vestiges très abîmés des structures auxquelles ni Stein ni Pelliot n’ont donné de nom mais qui portent l’indice F, F1 et F2 dans la publication de Angelo Andrea di Castro (« The Mori Tim Complex in the Kashgar Oasis », East and West, 58, 1-4, 2009, fig. 9 et 12). Puis, entre le Mori Tim et la dernière structure dite B à gauche du cliché, un peu en retrait, une partie d’une autre structure dite C.
En dessous, le Mori Tim seul. Il repose sur une base rectangulaire à trois degrés, le dernier supportant le tambour du dôme (aṇḍa) en forme de cylindre arrondi au sommet, lequel a perdu l’harmikā et son mât portant les ombrelles chattra, ornement faîtier habituel des stūpa. L’éventrement très important sur la face nord-ouest est, selon Pelliot, l’œuvre de chercheurs de trésors qui ont tenté d’atteindre la « chambre aux reliques ». Il est clairement cartographié sur le plan de la fig. A3 de Mission Pelliot I par Hambis. Le monument était recouvert d’un stuc blanchâtre.
La structure B, à 60 m à l’arrière du stūpa, bien qu’imposante, est très endommagée. De forme oblongue, dotée de trois étages portant les traces de niches, sa fonction n’a pas été déterminée ni par Pelliot ni par Stein. En revanche, elle est classée en « stūpa à niches en forme de tour » « facilement comparable à ceux de l’oasis de Turfan » [Tourfan] (Di Castro, 2009, p. 266, fig. 8).
Les autres structures n’ont pu être définies clairement, s’agit-il de maisons ou de vihara ?
Les fouilles de Pelliot entre le Mori Tim et les constructions ont permis de découvrir des fragments de statues bouddhiques, draperies, stucs colorés et une oreille de buddha colossal (Mission Pelliot I, no 348).
On note la diffusion remarquable de la technique du stuc et des traditions artistiques depuis le Gandhāra jusque dans divers sites du bassin du Tarim.
Pelliot, Hambis, 1961, fig. A3 et no 348.
Di Castro, 2009, p. 266, fig. 8, 9 et 12.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Xinjiang → Kachgar (région de) → Khan-Uï → Mori Tim
Index iconographique :
Architecture : stûpa ; personnage : cosaque
Index des personnes photographiées :
Siméon Petrovitch Bokov (cosaque)
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 151 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=183
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