Koum Toura, meng uï

Charles Nouette

La grotte 19 (Grünwedel, 1912, p. 20-27) a reçu ensuite le n^o 24 et depuis 1982 le n^o 23. Elle est située dans le groupe principal, mais est en hauteur et difficile d’accès. Par ailleurs, elle jouxte la grotte 22 avec laquelle elle communique par un passage dans le mur de droite sans doute ménagé tardivement. C’est une salle rectangulaire avec au fond un pilier central à niche déterminant un couloir. Toute la voûte du plafond est ornée des innombrables mondes des buddhas figurés par des rangées de montagnes superposées – cinq d’un côté, quatre de l’autre –, séparées par une zone centrale portant les images des deux luminaires célestes à chaque extrémité. Entre ces deux figures, deux oiseaux blancs, l’oiseau Garuda tenant un serpent à neuf têtes et un buddha debout entouré de flammes, le bol à aumônes dans une main, l’autre tenant un pan de sa robe. Au centre de chaque montagne, un buddha et un auditeur alternent avec des collines, où sont représentés des animaux et des scènes diverses en lien avec le monde du bouddhisme.

Ainsi, entre le deuxième et troisième buddha de la rangée du bas, nous est conté l’avadāna du lion qui n’a pas su protéger le bébé singe des griffes du vautour (Stanislas Julien, Les Avadânas, contes et apologues indiens…, 1859, vol. 2, p. 21).