Ouroumtchi, à la 2e porte du yamen

Charles Nouette

Le yamen, 衙門, est un édifice gouvernemental où se règlent les diverses questions administratives, financières et judiciaires de la ville. Outre des bureaux, il comprend également la résidence du mandarin représentant de l’empereur qui se doit d’être tout à la fois juge, policier, administrateur et collecteur d’impôts. Sans oublier le rôle d’aide et de secours aux populations. La superficie occupée par le yamen dépend de l’importance de la ville. Une même ville, surtout si elle est importante, peut avoir un yamen militaire et un autre civil. Par ailleurs, on peut aussi nommer yamen la résidence d’un mandarin local. À Ouroumtchi, on a affaire à un vaste complexe (AP7692). Sur ce cliché, on voit une porte de type à trois entrecolonnements, jian, 間, avec trois piliers en bois, dont ceux de chaque extrémité sont encastrés dans un mur. De part et d’autre de ces murs, deux autres murs – que l’on appelle murs en forme de caractère « ba », bazixing bi, 八字形壁 – se projettent en avant et forment le dessin du chiffre 8 (ba, 八). Ce type de disposition est plutôt utilisé pour les entrées principales. Il se peut donc que dans ce cas, celle-ci ait été du type pailou, 牌樓, portail en arcade simple, triple ou multiple en fonction du prestige du bâtiment et que le second bâtiment – dont seul apparaît le dernier caractère qui le nomme, yuan, 院, trop générique pour permettre une définition – ait adopté ce dispositif à murs en forme de caractères « ba ».

Des divinités gardiennes sont représentées dans le style des gravures populaires sur les battants des portes, dont au centre les deux dieux des portes.