Catherine Delacour & Jean-Pierre Drège
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Touen-Houang, grotte 139A, paroi, de gauche
Charles Nouette

Illustration de comparaison
Image retouchée, détail
Commentaire

La grotte 139, et non en effet 139A, est une petite grotte qui date de l’apogée de la dynastie Tang. Numéro actuel 320. Un corridor d’entrée donne sur une salle carrée avec un toit en pyramide tronquée, dont le sommet est peint de façon à créer l’illusion d’un plafond à caisson, zaojing 藻井. Paul Pelliot utilise de préférence le terme tian chuang, 天窗 (fenêtre du ciel). Les motifs floraux et géométriques sont richement colorés, remarquablement agencés et donnent une superbe impression de tapisserie. Entre la base de la voûte et le début des scènes peintes, les murs sont couverts de figures des 1 000 buddhas sur fond blanc. Le mur ouest a été aménagé en niche avec un groupement Buddha, disciples préférés et bodhisattva. Le buste et la tête du Buddha ont disparu. Au plafond, une belle scène de prédication de Maitreya (chin. Mile fo, 彌勒佛), mais elle aussi est abîmée. Le mur sud (à gauche) est également en mauvais état, il portait une image du Sūtra de l’heureuse Terre Pure d’Amitābha, Sukhāvatīvyūha Sūtra (chin. Amituo jingtu jing, 阿彌陀淨土經). Le mur est, de part et d’autre de l’entrée, est orné d’un bodhisattva d’offrande. À droite, le mur nord porte une illustration du Sūtra de la méditation sur Amitābha à la vie infinie, Amitāyurdhyāna Sūtra (chin. Fu shuo Guan Wuliangshou jing, 佛說觀無量壽經). Peu différente des scènes du « Paradis » dans sa composition, l’illustration du sūtra se présente en effet comme une assemblée dominée par la triade du Buddha accompagné par Guanyin/Avalokiteśvara (chin. Guanshiyin, 觀世音), et Mahāsthāmaprāpta (chin. Dashizhi, 大勢至), entourée d’une foule d’autres bodhisattva. Ils sont assis sur une plate-forme à balustrade, au-dessus de l’étang aux sept joyaux où apparaissent sur des fleurs de lotus les âmes de ceux qui viennent de renaître en cette Terre Pure, Jingtu, 淨土. Sur et au-dessus des eaux, on voit aussi divers oiseaux, ainsi que des kinnari, jinnali, 金納里/金那利, tandis que des plates-formes sur pilotis sont placées de part et d’autre d’une autre estrade en contrebas, où des musiciens accompagnent un danseur. Deux triades bouddhiques sont en outre disposées en arrière des musiciens. Derrière la triade centrale et les baldaquins qui couronnent chacun de ses membres, de somptueux pavillons laissent échapper des nuages portant des buddhas de transformation. Ce qui distingue cette illustration de celles des « Paradis » tient à la présence de deux bandes verticales de chaque côté, qui fournissent les images de la légende de Bimbisāra (chin. Pinposuoluo, 頻婆娑羅) et Ajātaśatru (chin. Weishengyuan, 未生怨), le roi de Magadha et son fils impie, d’une part et de l’autre, celles des Seize Contemplations, Shiliuguan 十六觀, grâce auxquelles la reine Vaidehī (chin. Weitixi, 韋提希), épouse du roi – et que son fils, après avoir voulu l’occire, sur les instances de deux de ses ministres, se contente de jeter elle aussi en prison – obtiendra de renaître en Terre Pure en suivant les préconisations du Buddha. La légende de Bimbisāra à droite se lit de bas en haut. Vaidehī apprenant l’emprisonnement de son époux s’enduit le corps de miel et met du jus de raisin dans ses perles de jade et lui rend visite. Ajātaśatru l’apprend. Furieux, il décide de la tuer, mais ses deux ministres l’en dissuadent. Il l’emprisonne. C’est alors qu’elle invoque le Buddha sur le pic des Vautours, lequel lui envoie ses disciples, cependant qu’elle peut apercevoir dans le lointain le Bienheureux à mi-corps. Les Seize Contemplations, à gauche, se lisent de haut en bas. Elles ne figurent généralement pas dans leur totalité. La première est celle du soleil couchant, la dernière est celle de la transformation de l’esprit du croyant qui devient lui-même un buddha. Cette trilogie peinte naît au début des Tang et atteint sa pleine maturité à l’apogée de la dynastie. La promesse d’une renaissance en ce lieu de rêve, même si l’on n’a pas été croyant durant sa vie, pourvu que l’on prononce les paroles de foi au moment de mourir, a largement contribué à cet immense succès. On retrouve ce thème peint dans une soixantaine de grottes à Dunhuang. Au bas de ce panneau s’alignent les portraits de donateurs.

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Localisation de la prise de vue :
ChineGansuDunhuang

Photographie liée
Copyrights

Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.

Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 303 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1328
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2023

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