Tumshuq, deux figures d’animaux, femme ours, bois peint et doré

Charles Nouette

Le 2 décembre : « La journée entière a été consacrée à dégager le stūpa à l’arrière du potai » (voir AP7574 et AP7581). Outre le petit buddha en bois très bien conservé, Pelliot décrit « deux sortes d’hommes-ours en bois, qui furent également peints et dorés » (d’autres fragments attestent en effet les restes de dorures sur des statues en trop mauvais état pour être transportées). Ce sont en fait deux protomés d’animaux mythiques figurés de profil, gueule largement ouverte, langues pendantes et les pattes avant posées l’une sur l’autre comme des bras croisés. Le plus petit a encore deux crocs visibles, une crinière à boucles qui recouvre le poitrail et le dos. Un trou d’insertion a été ménagé à l’arrière. Le plus grand présente la même tête léonine mais tournée dans l’autre sens. L’influence iranienne est sensible. Dans la région de Karachahr, des protomés fantastiques, fixés à une corniche par une cheville placée au dos des sculptures, en ornaient le bord inférieur. Des éléments en bois semblables ont été également découverts dans la dépression de Tourfan. Tourfan se trouve au sud-est de la capitale Ouroumtchi, le bassin de Karachahr, au sud-ouest (voir Louis Hambis, Mission Pelliot II, 1964, p. 386 et Mission Pelliot I, fig. 452). Ces deux sites sont en terre ouïgoure.

Les numéros d’inventaire Guimet pour ces deux bois sculptés sont EO 1350 et EO 1351.