Tumshuq, stūpa central (dégagé), vue prise vers la banquette centrale et le mazâr

Charles Nouette

Le 21 novembre, les déblais de la banquette arrière (adossée au mur nord-ouest – U – du plan d’ensemble dans Mission Pelliot I, Toumchouq) forment un énorme potai. Dans cette région, le mot potai est utilisé, ainsi que le constate Pelliot, à partir du mot chinois paotai, 炮臺, à la fois dans le sens militaire de fortin, forteresse, mais aussi plus simplement pour indiquer un monticule. Le potai en question est bien visible sur la photographie AP7588.

Au cours des trois premiers jours de décembre, le stūpa est dégagé derrière ce potai (AP7574). L’on découvre des statues « en torchis de mauvaise qualité » ornant chacune des faces de ce qui est alors reconnu comme un stūpa. Excepté sur la face avant, exactement à l’opposé de celle que l’on voit sur le cliché qui est pris en regardant vers la « passe », les statues sont posées sur une banquette assez haute. Aux quatre coins, on remarque des buddhas assis et nimbés qui pourraient être une préfiguration des cinq buddhas cosmiques des quatre orients et du zénith (les Jina) que l’on plaçait à chaque angle, le stūpa lui-même symbolisant le cinquième, Vairocana (chin. Piluzhena, 毗盧遮那), dans un ordonnancement que l’on retrouvera traduit graphiquement sous la forme du maṇḍala aux environs desvii^e-viii^e siècles, issu de l’évolution des courants mahāyanistes et tantriques du Vajrayāna (chin. Jingang sheng, 金剛乘) en Inde et au Tibet.

Les murs qui limitaient les couloirs entourant le stūpa étaient peints, le fragment de nimbe aux oiseaux AP7547 en provient.

Le sanctuaire a également livré quelques sculptures en bois, dont un très élégant petit Boudhha méditant à auréole rayonnante et robe gandharienne qui est exposé dans les salles du musée Guimet au premier étage (MG 21288). Cette petite figure est mentionnée le 2 décembre, ainsi que deux fragments de bois « hommes ours ? » (AP8576).