Koum Toura, meng uï, grotte P

Charles Nouette

La grotte 15 occupe dans la configuration en croix de l’ensemble formé avec les grottes 16 (AP7050-53) et 17, la branche sud, la 16 occupant l’est et la 17 le nord. Les trois sont fortement marquées par le style chinois. Les grottes 15 et 17 sont en fait les deux chapelles que Grünwedel avait identifiées comme appartenant à la structure de la grotte 16. La publication japonaise (中國石窟 クムトラ石窟, Kumutora sekkutsu, Heibonsha, 1985, vol. 9) a photographié la salle principale de la grotte 15 (fig. 49), permettant ainsi de mesurer l’ampleur des zones disparues : les murs latéraux et ceux de l’entrée sont soit vidés de leurs peintures, soit brisés, le pilier central a perdu les deux tiers de son décor et il ne reste plus rien, semble-t-il, sur les murs du couloir pourtournant. En 1907, on voyait donc encore le nimbe et la mandorle d’une grande richesse décorative qui avaient serti une figure de culte disparue. Le dais somptueux que soutiennent deux apsarā est encore en place presque complet. En revanche, le décor floral des arches d’entrée du couloir est manquant, tout comme leurs supports et l’on n’observe plus aucun des buddhas et bodhisattva debout qui en ornaient les murs à l’intérieur. La rosette fleurie du centre de la voûte du plafond est encore visible, de même qu’une petite partie des 1 000 buddhas qui paraient la voûte et en 1907 la moitié supérieure des murs latéraux de la cella.