Touen-Houang, grotte 136, entréeCharles Nouette
[Chine. Province du Gansu], Touen-Houang [Dunhuang], grotte 136, entrée
AP8123
Ancien numéro : 293
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 25 février et le 27 mai 1908
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur pellicule
H. 24 ; L. 30 cm
La grotte 136, numéro actuel 427, est située sur la partie la plus haute du site et jouxte presque la grotte 428 (AP8111), dont elle n’est séparée que par la minuscule grotte 429 (Pelliot 133d), non photographiée. C’est une grande grotte érigée sous la dynastie des Sui. Comme la 428, elle est pourvue d’un avant-toit avec consoles au-dessus de l’entrée datant de l’époque Song, qui donne sur l’antichambre, seule photographiée par la mission et encore de façon partielle. On passe dans la salle principale par un corridor très court qui est orné de chaque côté de la figure en pied de chacun des membres du couple donateur. La salle principale comporte un premier espace à plafond à deux pentes avec au sud et au nord, adossés à la paroi, un buddha en abhaya mudrā (chin. wuwei yin, 無畏印) avec deux bodhisattva chacun debout sur un support en fleur de lotus. Suit un plafond plat et au centre de cet espace un pilier carré dont la paroi avant est décorée de la même façon que les murs latéraux. En revanche, les trois autres faces sont creusées d’une niche abritant un Buddha assis entouré de ses disciples. Ces niches sont les seules comportant des peintures de moines et bodhisattva, toutes les autres parois étant couvertes jusqu’à la cimaise par le motif des 1 000 buddhas. En dessous courent tout autour de la grotte des figures de donateurs ajoutées postérieurement.
La structure en bois de l’antichambre est elle aussi d’époque Song, ainsi que l’atteste l’inscription en cinquante-huit caractères tracés au pinceau sur la poutre faîtière, offrant une date, 970, de même que le nom du donateur, Cao Yuanzhong, 曹元忠. De chaque côté sont dressés deux rois célestes modelés en terre cuite et de part et d’autre de l’entrée du corridor un génie lishi, 力士. La facture est Sui, mais les couleurs ont été refaites sous les Song. Au plafond, il subsiste une partie d’un parinirvāṇa (chin. banniepan, 般涅槃) Sui repris sous les Song. Le cliché est pris de l’intérieur au milieu, tourné vers le côté sud, le personnage de droite est le lishi, à gauche ce sont les rois célestes, tianwang, 天王. Le lishi, haut de 3,7 m, est torse nu ; debout sur un rocher, il tenait probablement une arme menaçante. En fonction de leur localisation sur le côté sud, on a vraisemblablement affaire à Virūḍhaka (chin. Zengzhang Tianwang, 增長天王), pour la protection du sud, à côté du lishi et à Dhṛtarāṣṭra (chin. Chiguotian, 持國天), pour la protection de l’est, à gauche. Tous deux tenaient des armes qui ont disparu. Ils sont revêtus d’une armure sur laquelle est passée une tunique en tissu. Sous leurs pieds se tordent de douleur les démons de l’ignorance, machiavéliques, hideux et demi-nus, les xiegui, 邪鬼. Cette iconographie et le style des figures modelées (y compris celles de l’intérieur de la grotte) sont tout à fait nouveaux, caractéristiques des Sui et seront largement développés par les Tang.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Gansu → Dunhuang
Numérotation Pelliot : 136
Index iconographique :
Architecture : grotte ; peinture murale ; sculpture : haut-relief
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 293 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1318
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