Touen-Houang, moine célébrant son office au Ts’ien-fo-tong

Charles Nouette

En 1908, à Dunhuang, site éminemment bouddhiste, le taoïsme est également très présent, ne serait-ce que par le rôle de gardien dévolu par les autorités chinoises au moine Wang Yuanlu (AP8117). Mais il y a aussi le décor de quelques parties de grottes, peint ou en relief (AP7867 et AP8585), ainsi que la concomitance de procession taoïste lors de la fête du Buddha (AP8452). Dans le local aménagé pour le culte photographié ici, le décor est mixte. Au fond, manifestement une série de trois triades dont l’allure n’a rien de bouddhiste, tandis que l’on voit sur la gauche une partie de maṇḍala. La couronne à cinq feuillets que porte l’officiant est un type de coiffe liturgique que l’on rencontre tant du côté taoïste que bouddhiste ornée de la figure de cinq Vénérés propres à chaque école. Les noms sont nombreux, mais pour les bouddhistes, on parle en général de wu fo guan / wufo mao, 五佛冠／帽, et pour les taoïstes de wu yue guan / wu lao guan 五嶽冠／五老冠. Les distinguer sur le cliché n’est pas aisé, mais il semble qu’il y ait un bras allongé dans le geste de la prise de la terre à témoin, ce qui indiquerait que le moine est un bouddhiste. De plus, il tient une clochette rituelle shou yao ling, 手搖鈴, et dans l’autre main un maillet pour frapper le « tambour poisson », muyu ou yugu, 木魚/魚鼓, instruments liturgiques bouddhistes. Il s’agirait d’un moine bouddhiste représenté en train de psalmodier un sūtra.