Tumshuq, portail du mazâr, situé sur le sommet de l’endroit où la mission a fouillé

Charles Nouette

Si l’on regarde sur une carte satellite l’emplacement du plateau des ruines bouddhiques du Toqquz-Saraï, ce qui apparaît avec le plus de netteté c’est le plan du mazâr avec précisément ces deux éléments de briques, sortes de colonnes et que Pelliot nomme le portail du mazâr. Ce sont ces éléments, ainsi que d’autres qui ont fait que Pelliot s’est arrêté à Tumushuke au lieu de continuer directement vers Koutcha. Les éléments qui dépassent, de même que des traces de poutres l’ont convaincu d’emblée que cet édifice avait été couvert, tandis que le plan général et les vestiges bouddhiques découverts là – le 31 novembre par exemple, une tête de vieille femme, de chameau, d’oiseau, des mains, des pieds et deux petites têtes de Buddha et bodhisattva, du type de celles qui figurent sur les planches AP7563 et AP7561 – témoignent de ce qu’un stūpa fut anciennement érigé là avec une cour carrée assortie de bâtiments cultuels ou monastiques (ce sont ces bâtiments qui vont fournir une riche moisson de vestiges bouddhiques, temples I, J, R et K en particulier. Se reporter au plan fig. 2 de Mission Pelliot I, Toumchouq), mais qu’il fut transformé ensuite en tombeau musulman, sans doute pour un personnage important au vu des nombreuses tombes creusées dans son périmètre.