Toumchouq, devant la maison du mandarin

Charles Nouette

L’administration chinoise mise en place lors de la conquête mandchoue, et en particulier depuis l’annexion du Turkestan oriental en 1884, est restée très présente (AP7814). Ainsi le territoire est-il administré à la chinoise avec des fonctionnaires civils et militaires. En fonction de l’importance de la région ou de la ville, l’officiel est plus ou moins gradé et siège au Yamen, 衙門, bureau représentant l’autorité impériale doublé de la résidence du mandarin, de sa famille et de ses employés. La structure de base du Yamen comprend un portail d’entrée, une cour, un hall où l’on rend la justice, des bureaux, des cellules pour les prisonniers et des magasins. On s’y occupe des finances locales, des gros travaux, de la justice, de la promulgation de lois et décrets et de la police.

La grande simplicité du portail du Yamen de Tumushuke, portail aménagé avec de simples poutres supportant un avant-toit rudimentaire, correspond parfaitement à la petite localité administrée. Le mandarin, dont il est question à plusieurs reprises dans les Carnets (19 novembre, 2 et 15 décembre), est qualifié de « petit mandarin local ». S’il est affable et bienveillant, il se sent très dépendant et soumis au Yamen de Maralbachi, et la modestie de ses moyens est bien mise en évidence lors du départ de la mission, ne fournissant que du matériel et des animaux de dernier ordre.