Tumshuq, haut-relief de terre séchée, Jataka de Visvantara

Charles Nouette

Ce bas-relief est le septième des huit qui ornaient le mur latéral sud-ouest du temple B (voir AP7544, AP7543, AP8588 et AP7559). Les deux montants sont relativement bien conservés, l’un à motif de losanges alternant en relief et en creux, l’autre à motif répété de quatre palmettes à nœud central. Voir Louis Hambis, Mission Pelliot II, p. 279-289.

Ces bas-reliefs ont été découverts le 4 novembre, dégagés le 6 et photographiés l’un le 6, les autres le 8 novembre.

La scène figurée est celle du jātaka de Višvantara, très connue sous le nom de Sudāna Jātaka . Le héros de ce conte, un prince qui pratique la vertu du don, est chassé par son père pour avoir fait cadeau de son éléphant préféré. Il est de la sorte condamné à mener une vie errante avec sa femme et ses deux fils. Survient un ascète ou mendiant qui lui demande ses enfants, puis Indra sous l’aspect d’un brahmane qui lui demande son épouse. Ainsi sont testées la profondeur et la sincérité de sa générosité. Le relief représente d’un côté le brahmane qui porte l’écharpe de sa caste et l’ascète au corps décharné et de l’autre la famille réunie avec les deux enfants, dont les rides sur le visage comme sur ceux de l’épouse de Sūjati (AP7543) témoignent des souffrances endurées. Le prince Sudāna se voit aussi prédire par le brahmane que ceci est sa dernière réincarnation avant de devenir le Buddha de ce temps. Ce relief comme les deux autres est exposé au premier étage du musée Guimet et porte le numéro d’inventaire EO 1055.

Les fragments qui s’étaient détachés et gisaient à terre ont permis de reconstituer le buste et la tête de Sudāna, de même quelques parties des corps du bas-relief de Sūjati.