Tumshuq, haut-relief de terre séchée, Jataka de Sūjati

Charles Nouette

Ce relief est le deuxième de ceux que l’on peut encore lire sur le mur extérieur sud-ouest du temple B, mais en fait le quatrième en partant de l’extrémité qui subsiste de ce mur. La scène, ainsi que les deux autres, ont été décrites en détail par Mme Hallade (dans Mission Pelliot II, Toumchouq, p. 367-370) et par Jacques Giès et Monique Cohen (dans le catalogue de l’exposition Sérinde, terre de Bouddha, Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 1995, n^o 164-166). Chacune représente un épisode de la vie du Buddha, en l’occurrence ici le jātaka (vie antérieure) de Sūjati (chin. Xuduti, 須闍提). Sūjati, fils d’un prince qui a dû s’enfuir afin d’échapper à la mort, offre de donner sa chair à ses parents qui souffrent de la faim dans la forêt. Indra se montre alors et réclame son dû que l’enfant lui donne. Indra lui demande alors s’il regrette son sacrifice. À sa réponse négative, Indra rend l’enfant à la vie et sauve le couple princier. Le relief traite l’histoire en un remarquable raccourci et juxtapose les images du couple souffrant dans la forêt et de l’enfant rendu à sa forme humaine avec celle du couple rétabli dans toute sa dignité. Le bandeau montant de gauche enserre entre les anneaux d’une double branche des griffons, leur tête alternativement tournée d’un côté et de l’autre. Pour les bandeaux montants, voir en particulier Mission Pelliot II, Toumchouq, p. 279-289.

Les trois reliefs consolidés sont exposés dans les salles du premier étage du musée Guimet. Celui-ci porte le numéro d’inventaire EO 1056.