Kyzyl, grotte ECharles Nouette
[Chine. Province du Xinjiang, Koutcha], Kyzyl [Kizil, groupe occidental], grotte E, [grotte 38, grotte du Chœur des musiciens, salle principale, voûte, côté gauche]
AP7461
Ancien numéro : 408
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 30 juillet et le 3 septembre 1907
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre
H. 18 ; L. 24 cm
À l’exception du décor de la niche de la statue de culte et des murs de la salle principale dont les trois scènes de prédication sont en très mauvais état, les peintures du reste de cette salle sont remarquablement conservées (AP7460-62). La voûte en particulier et le balcon peint avec portique à sept arcades abritant chacune deux divinités musiciennes. Les instruments à vent et à cordes, harpes, flûtes, cithare sont complétés par tambours et cymbales, tandis que certaines divinités musiciennes tiennent une corbeille de fleurs, une coupe, un miroir, un collier. Sur la saillie de la voûte au-dessus des divinités musiciennes une curieuse bande ornementale à motifs aquatiques et d’objets précieux serait, selon Grünwedel, un ajout postérieur (kultstätte, p. 64). Les montagnes n’abritent que trois rangées de scènes de prédication, alternant avec celles-ci, d’autres rangées de jātaka ou avadāna et des animaux dans celle qui jouxte la bande zénithale. Cette dernière est aussi d’une composition un peu différente des autres grottes, si l’oiseau garuḍa à deux têtes et enlacé par des serpents est toujours au centre, les deux astres sont l’un et l’autre survolés par quatre oiseaux, les buddhas en vol, à la nuance près de leur robe, sont identiques, ainsi que chacune des deux figurations du dieu du vent. À droite, au-dessus de la première rangée de scènes de prédication (en partant de la bande zénithale), dans la seconde montagne, un cercueil ouvert abrite le corps d’un personnage visage tourné vers le ciel. Au-dessus, d’autres personnes agenouillées essaient de remonter le cercueil avec une corde. Ce jātaka est celui du prince muet, Mūghapakkha jātaka (chin. Mupo taizi bensheng, 慕魄太子本生) (E. B. Cowell, vol. 6, no 538). Son père ayant décidé de l’enterrer vivant, placé dans un cercueil, il recouvre la parole expliquant son silence par la crainte d’une parole inconsidérée. Deux personnes alors, avec une corde, vont remonter le cercueil et l’en sortir. À droite, un personnage se penche au-dessus de l’eau avec une coupe pour la remplir. Plongé à mi-corps dans l’eau, un autre personnage lui présente une coupe dans laquelle se trouvent les perles que les nāga lui avaient dérobées et qu’ils ont décidé de lui rendre devant sa détermination à vider la mer s’il le fallait pour les retrouver (E. Chavannes, vol. IV, no 9, p. 90, « Jataka du fils de Brahmane, Grande libéralité », poluomen zi da shi, bensheng, 婆羅門子大施本生).
Grünwedel, 1912, p. 64.
Cowell, 1895-1913, t. VI, no 538.
Chavannes, 1934, t. IV, no 9, p. 90, « Jataka du fils de Brahmane, Grande libéralité », poluomen zi da shi,
bensheng, 婆羅門子大施本生.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Xinjiang → Koutcha (région de) → Kizil
Index iconographique :
Architecture : grotte ; peinture murale : divers figuré : décor géométrique, fleur ;
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 408 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=394
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