Kyzyl E,

Charles Nouette

Contre le mur du fond de la grotte, une banquette-support, dont l’extrémité apparaît au bout du corridor de droite (AP7496), servait à la scène du parinirvāṇa (chin. banniepan, 般涅槃) du Buddha au-dessus duquel étaient peints les personnages pleurant sa disparition. Comme on peut le voir en AP7496, la marche qui sert de base au mur de droite se poursuit jusqu’au fond de la salle postérieure. Or, le plan tracé par Grunwedel indique qu’à cet endroit deux décrochements parallèles, de chaque côté, tout en augmentant la largeur de la salle jusqu’au début du corridor y débouchant, ménageaient un espace long d’environ 2 m ressemblant un peu à une niche. C’est dans cette niche, dans sa partie haute, sous la voûte (la lunette d’une certaine manière), que l’on avait peint un arbre en pleine floraison dans le feuillage duquel se tenait une divinité sylvestre, une coupe emplie de fleurs dans une main qu’elle faisait tomber en pluie sur le cercueil de l’autre main. L’image du côté opposé a disparu, mais ce devait être la même complétant et parachevant la légende des deux arbres sāla (chin. suoluo shu, 娑羅樹) en dessous desquels se produisit l’extinction finale. C’est cette divinité qui apparaît à gauche sur le cliché.

À droite, on a un fragment du plafond de la salle postérieure, soit au-dessus du mur du fond, soit au-dessus de celui de l’arrière du pilier de la niche car on reconnaît en bas le motif décoratif de la corniche qui sépare dans cette salle les murs de la voûte (AP7494). Ce plafond est décoré de toute une théorie de divinités musiciennes ou jetant des fleurs ou encore d’autres dieux planant dans les airs.