Catherine Delacour & Jean-Pierre Drège
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Touen-houang, grotte 19bis, paroi de gauche
Charles Nouette

Commentaire

Numéro actuel 158. Elle se trouve en hauteur non loin de la grotte du grand buddha du sud (voir AP8206). Elle a été construite pour abriter la statue géante du Buddha parvenant à l’extinction ultime. Ce Buddha couché en parinirvāṇa (chin. banniepan, 般涅槃) est un chef-d’œuvre de la sculpture Tang à son apogée. Il n’a, hélas, pas vraiment inspiré P. Pelliot (Carnets, XI, 1981, p. 63 qui remarque en revanche l’intérêt des personnages peints aux pieds du Buddha), ni même le photographe de la mission, lequel n’a pas ressenti le besoin de réitérer l’exploit réalisé pour le Buddha géant de la grotte 78 (AP8179-80). Long de 18 m, le Buddha est entouré par la foule de ceux qui sont venus le pleurer, figurés sur le mur ouest contre lequel il est adossé et sur les murs sud et nord en retour (AP7896-98). Devant chacun de ces murs, on a également disposé une figure de buddha assis à l’européenne, Maitreya (chin. Mile fo, 彌勒佛) (non photographié) et une autre d’un buddha debout. On a donc réuni ici le buddha du présent, celui du passé et celui de l’avenir. Ce buddha du passé est au centre du cliché, tandis que le bodhisattva Guanyin, reconnaissable au flacon d’ambroisie posé sur la paume de sa main gauche, est peint sur sa droite. Sur le mur, derrière la tête du Buddha couché, une rangée de bodhisattva impassibles et devant eux – le cliché est difficile à lire – un groupe de disciples, parmi lesquels les plus proches de Śākyamuni (chin. Shijiamouni, 釋迦牟尼), Ānanda (chin. Anan, 阿難) et Kāśyapa (chin. Jiashe, 迦葉). L’un d’eux, les bras levés au ciel, le visage tordu de douleur, est retenu par deux autres, alors qu’il tente de se jeter sur le corps du Bienheureux. Ce groupe, qualifié de « parfaitement caricatural » par P. Pelliot, est ainsi peint afin de faire comprendre au dévot la différence existant entre celui qui n’a pas encore su couper les liens avec le monde du désir ou des formes, kāmadhātu (chin. yujie, 欲界) et celui qui l’a fait, comme le bodhisattva qui est parvenu dans celui des formes, dit rūpadhātu (chin. sejie, 色界) et s’est volontairement interdit d’entrer dans celui du sans-forme, arūpadhātu (chin. wusejie, 五色界) afin d’être en mesure d’aider ceux qui sont encore dans le monde du désir. Voir AP7885-94.

Copyrights

Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.

Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 62 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1090
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2023

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