Touen-Houang, grotte 140, paroi de droiteCharles Nouette
[Chine. Province du Gansu], Touen-Houang [Dunhuang], grotte 140, paroi de droite
AP8138
Ancien numéro : 310
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 25 février et le 27 mai 1908
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur pellicule
H. 24 ; L. 30 cm
La paroi nord comme la paroi sud, qui n’a pas été photographiée, sont conçues de la même façon : en haut les 1 000 buddhas des pentes du plafond, en bas une série de sept bodhisattva debout et au milieu plusieurs illustrations s’inscrivant comme sur les parois est au sein d’un paysage de montagnes accompagnées de leurs légendes remplies ou non, lisibles ou non, du tout début des Tang. Les sujets choisis sont en relation avec les débuts du bouddhisme en Chine, un parti pris rare à Dunhuang. On trouvera le détail exhaustif de ces histoires en consultant sur Internet le site e-dunhuang. Consacré à quelques-unes des grottes, il permet d’en découvrir l’aspect en 3D et ces images numérisées sont assorties de commentaires, soit en anglais, soit en chinois. Pour la grotte 323, il suffira de cliquer sur « north wall » et « south wall » pour lire une description très détaillée de ces scènes. De ce côté, on a cinq histoires. À gauche, plusieurs scènes sont en rapport avec l’empereur Wu des Han, Han Wudi, 漢武帝 (141-87 av. J.-C.), qui ayant pris aux Xiongnu, 匈奴 (les Huns), une statue dorée, aimerait savoir ce qu’elle signifie et demande à Zhang Qian, 張騫, de partir vers les pays d’Occident. Au milieu, les épisodes de la robe du Buddha qu’il lave dans une pièce d’eau et veut faire sécher sur une pierre. Un hérétique l’ayant salie, il est tué par le dieu du tonnerre (dans un nuage sombre) et une apsarā descend nettoyer la pierre. À droite, Fo Tucheng, 佛圖澄 (232-348), devant une pagode à sept étages, puis, éteignant le feu qui a pris à Youzhou, 幽州, un peu plus bas sur la gauche. En dessous, le roi Aśoka s’incline devant les monuments hérétiques et puisqu’il est un ardent bouddhiste, ceux-ci sont renversés. Enfin, tout à fait à droite, il s’agit du miracle accompli par Kang Senghui, 康僧會, grand maître bouddhique de l’époque des Trois Royaumes au iiie siècle. En faisant apparaître une relique qui irradie de lumière, il amène alors le roi à se convertir et à faire construire le premier temple bouddhique au pays de Wu.
Le mur sud nous conte les histoires d’apparitions de statues de buddha sous les Jin de l’Ouest, flottant sur les eaux, d’une autre en or que l’on voit depuis la rive sous les Jin de l’Est et enfin l’accueil fait par le roi Yang de la dynastie des Sui au grand maître Tanyuan, 曇瑗, qui vécut au vie siècle. Le cliché est consultable dans l’ouvrage Mission Paul Pelliot, XI5, « Grottes de Touen-Houang », Carnets de notes de Paul Pelliot, « Inscriptions et peintures murales V », Grottes 120n A 146, Collège de France, 1986.
Pelliot, 1986, p. 21.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Gansu → Dunhuang
Numérotation Pelliot : 140
Index iconographique :
Architecture : grotte ; peinture murale : divers figuré : paysage
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 310 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1335
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