Touen-houang, grotte 171A, paroi de droite

Charles Nouette

On retrouve sur ce mur la même composition, dont seuls les acolytes sont différents. À gauche, sous une apsarā qui plonge vers la mandorle une grosse fleur de lotus en main, une jeune femme vêtue comme une dame de haut rang chinoise avec un diadème fleuri et une collerette amovible tient une fleur de lotus dans une main et de l’autre fait le geste de l’absence de crainte. C’est Lakṣmī (chin. Jixiang tian nu, 吉祥天女), l’épouse de Viṣṇu. En bas, Vināyaka (chin. Pinayejia, 毗那夜迦), une divinité courroucée, protectrice de la loi, entourée de flammes, à trois têtes à trois yeux dont l’une devrait être une tête d’éléphant et huit bras tenant roue de la Loi, épée, cloche de métal, etc. En regard, un personnage masculin, dans une tenue de dignitaire chinois, haut chignon, fleuri, longs sourcils, moustache et barbe, les mains jointes, est Vasiṣṭha, un des sept sages (saptaṛṣi) de l’Inde qui fut jeté en enfer pour avoir tué des êtres vivants lors des rites et qui, pardonné par le Buddha, se convertit. Il est placé comme Lakṣmī entre une apsarā en vol et une divinité terrible. La qualité remarquable de ces peintures réalisées au pinceau sec semble être due à un certain maître Shixiaoyu, 史小玉, de Ganzhou, 甘州, au Gansu, dont le trait de pinceau se retrouve dans la grotte 444, où une inscription mentionne son nom et une date, 1357. Il est probable que les peintures de la grotte 3 aient été exécutées par lui aux environs de cette date.