Touen-houang, grotte 171A, paroi de gauche

Charles Nouette

Le mur sud offre l’image d’une grande Guanyin à onze têtes, 1 000 mains et 1 000 bras, Ekadaśamukha Avalokiteśvara (chin. hiyi tou Guanyin, 十一頭觀音). Outre le texte cité en AP7966, il existe aussi un sūtra qui insiste longuement sur son incommensurable compassion : le Sūtra de la grande compassion à mille mains et mille yeux, Nīlakaṇṭha dhāraṇī (chin. Guangda yuanman wi ai da beixin tuoluoni jing, 廣大圓滿無礙大悲心陀羅尼). Les deux ont fait naître l’idée des 1 000 mains et 1 000 yeux pour symboliser cette compassion et ce bienveillant regard que le bodhisattva porte sur l’ensemble des êtres. Debout sur un péricarpe de lotus, quatre cercles de « petites mains » constituent la large bande externe de la mandorle, tandis qu’à l’intérieur quarante-deux autres mains occupent l’espace qui reste. Deux mains sont dressées au-dessus de sa tête abritant une figure de buddha - Amitābha (chin. Amituo, 阿彌陀) est au-dessus -, deux autres encore sont en position de vénération au niveau de sa poitrine et enfin deux autres ramenées dans son giron tiennent un bol à aumônes. Les autres mains forment différents gestes. Le bodhisattva est entouré de quatre personnages qui font partie de ses vingt-huit acolytes. À gauche, ce serait Indra entre une apsarā en vol et une deva assise ; à droite Indrāṇī, son épouse (?), entre une autre apsarā et un brahmane assis. Les apsarā sont portées par des nuages et offrent des joyaux ou des fleurs.