Touen-houang, grotte 171A, paroi avant, côté gauche

Charles Nouette

Cette petite grotte est la troisième depuis l’extrémité nord du site. Son numéro actuel est 3. Elle n’est pas très loin de la grotte « aux manuscrits » (AP8186-87). Il n’y a ni antichambre, ni corridor. Comme la plupart de ces grottes proches de la 163 (AP8186), elle est d’époque Yuan (1279-1368). Elle est carrée avec un plafond en pyramide tronquée et une niche-boîte creusée dans le mur ouest, laquelle contient une statue assise acéphale de Guanyin à huit bras refaite sous les Qing. Le mur du fond est orné de peintures de bambous, sur les côtés intérieurs, de deux bodhisattva debout tournés l’un vers l’autre. Sur les côtés extérieurs, on a de nouveau deux bodhisattva, mais l’un au-dessus de l’autre cernés par un cadre peint rectangulaire. Les murs latéraux sont traités en AP8167 et AP8168. Le mur est, dont ce cliché donne la figure de Guanyin sur le côté au sud de l’entrée, est de la même façon décoré d’une autre figure de Guanyin au nord. Au-dessus de la porte, il y a cinq buddhas assis. Cette Guanyin est debout sur un péricarpe de lotus. Dans son diadème aux pendentifs de perles se tient un buddha Amitābha (chin. Amituo, 阿彌陀) ou un buddha de transformation. La tête légèrement penchée sur la droite, elle présente au bout de son bras une aiguière tournée vers le bas, en fait afin de déverser le nectar qu’elle contient dans la bouche grande ouverte d’un esprit affamé (que l’on ne distingue pratiquement pas). Il s’agit de ces habitants de l’enfer condamnés à avoir toujours faim et soif. On les appelle des e gui, 餓鬼 (preta) et c’est pour cela que cette Guanyin est aussi nommée, ganlu shi egui Guanyin, 甘露餓鬼施觀音, « Guanyin qui offre de l’ambroisie aux preta ». Celle de droite, penchée vers la gauche, déverse des trésors en direction d’un enfant pauvre, qui a dans ses mains un plateau pour les recevoir. On l’appelle qi bao shi pin er Guanyin, 七寶施貧兒觀音, « Guanyin offre les sept joyaux à un garçon pauvre ».