Tumshuq, grand temple B, fragments de bas-relief pris in situ, éléphant

Charles Nouette

Pelliot mentionne la présence de ce bas-relief du mur nord-est le 9 novembre. Il est plus complet que AP7554, seul autre vestige sur ce côté. Trop fragmentaire, la scène, peut-être un jātaka, ne peut être identifiée. En revanche, elle atteste la transmission de modèles représentant l’éléphant depuis l’Afghanistan, qui lui-même les tenait de l’Inde. Il semble que cette sculpture soit la seule qui ait subsisté sur le site, figurant un animal en mouvement. Les autres exemples d’éléphants ornent balustrades ou banquettes sous la forme d’avant-corps avec la trompe coudée (AP7546 et AP7565) ou bien ne demeurent plus qu’à l’état de fragment, avec un traitement parfois très peu naturel. Néanmoins, la présence des deux bosses frontales indique leur lignée indienne (n^o 329, cliché AP7566). La symbolique aussi s’est transmise, celle du véhicule princier présente ici mais également celle symbolique du support, inébranlable comme la terre.

L’éléphant de ce relief est monté par deux personnages : l’un à l’arrière, torse nu, est très fragmentaire ; l’autre, acéphale et dépourvu de bras droit, est assis vêtu du dhoti indien (paridhāna) traditionnel, les bras et le torse parés d’un collier et de bandes de perlages ponctuées de fleurs de lotus.

Ce relief est exposé dans les salles du premier étage du musée Guimet avec un fragment de montant à motif de léogriffes proche de celui que l’on voit à gauche sur le cliché, mais qui n’est pas celui-là (NI : EO 1058).