Koum Toura, meng uï, grotte O, droite

Charles Nouette

Sur la partie gauche de ce cliché, un détail de la paroi de droite. La description de Grünwedel (Altbuddhistische Kultstatten in Chinesische Turkistan, 1912, p. 16) confirme qu’il y avait au centre de chacun des murs latéraux une scène de prédication. Les scènes photographiées à droite comme à gauche illustrent les éléments historiés associés au sūtra représenté. Ici, manifestement, il s’agit des douze contemplations de la reine Vaidehī (chin. Weitixi, 韋提希). Emprisonnée par son fils pour avoir porté de la nourriture à son royal époux, dans sa détresse elle fait appel au Buddha qui lui enseigne par le moyen de ces douze méditations à visualiser la Terre Pure d’Amitābha (chin. Amituo, 阿彌陀) et obtenir l’assurance d’y renaître. La première, la contemplation du soleil couchant en haut du cliché, permet de percevoir un paysage de collines et de montagnes, où brille un soleil rouge. Vaidehī est assise sur un tapis carré en contemplation. Les autres scènes, moins claires, montrent de haut en bas la progression vers la visualisation de la Terre Pure. Le décor paysager avec son soleil rouge est caractéristique de l’art chinois et cette scène se retrouve très proche et fréquemment à Dunhuang, en particulier dans les grottes 217 (début Tang) et 45 (apogée des Tang). Voir AP7050-52. On peut donc en conclure que le sūtra est le Sūtra de la méditation sur Amitābha à la vie infinie, Amitāyurdhyāna Sūtra (chin. Fu shuo Guan Wuliangshou jing, 佛說觀無量壽經). Sur la partie gauche, on doit probablement avoir une autre série de saynètes, sans doute la suite des méditations.