Touen-Houang, grotte 54, paroi de gauche, partie de droite

Charles Nouette

La grotte est au niveau du sol à mi-chemin entre les numéros actuels 130 et 96, soit entre les grottes des deux buddhas géants, du nord et du sud. Elle correspond au numéro actuel 103. Le mur sud porte l’illustration du Sūtra du Lotus, Saddharma Puṇḍarīka Sūtra (chin. Miaofa lianhua jing, 妙法蓮華經). Il a été traduit en chinois par Dharmarakṣa (chin. Zhu Fahu, 竺法護) en 280 et Kumārajīva (chin. Jiumoluoshi, 鳩摩羅什) en 406. Il en existe deux versions françaises, l’une datant de 1852 par Eugène Burnouf et l’autre de 1997 par Jean-Noël Robert. C’est le sūtra fondamental du bouddhisme Mahāyāna, du Grand Véhicule, Dacheng fojiao, 大乘佛教. Il a été prononcé sur le mont du pic des Vautours, Lingjiushan, 靈鷲山. L’illustration suit le schéma pyramidal des trois Vénérés (dit aussi en forme de caractère pin, pinzi xing, 品字形) surmontés chacun par un dais somptueux sur un fond de paysage de montagnes accidentées et de forêts. De chaque côté se déroulent les illustrations de deux textes inclus dans le sūtra, « L’histoire des deux fils du roi », Miaozhuangyan wang, 妙莊嚴王, section (pindi, 品第) 27 et celle de la « Ville magique », Huacheng yu pin, 化成喻品, pindi 品第 7. La première se trouve à l’est (vers le mur d’entrée), la seconde à l’ouest vers le mur du fond. C’est cette partie qui a été photographiée. L’apparition soudaine de la ville au milieu d’un paysage de montagnes, rivières et cascades vient à point nommé pour permettre aux voyageurs, à pied, à cheval ou à dos d’éléphant, de prendre un peu de repos au cours de leur quête épuisante. Bien que ce soit là prétexte à une fort jolie peinture de paysage, le sens donné à cette apparition est celle du secours qu’apporte le Buddha à tous ceux qui traversent les épreuves à la recherche de l’éveil. La ville avec ses murailles et tours de guet s’étend en haut à droite.