Touen Houang, grotte 118D, autel

Charles Nouette

La niche du mur ouest est à double rentrant. On y trouve six personnages, il y en avait sept à l’origine, le grand bodhisattva de gauche ayant disparu ; au centre, le Buddha faisant le geste de l’absence de crainte, ses deux grands disciples et deux bodhisattva. Bien qu’ils aient tous été repeints à la fin des Tang, l’allure générale et les proportions sont bien du début des Tang. L’intérieur de l’alcôve du Buddha est richement orné : auréoles et mandorles flammées, apsarā volant au-dessus. Sur le côté gauche, l’absence du bodhisattva permet d’apercevoir la belle peinture figurant le bodhisattva pensif, Siweixing pusa, 思惟形菩薩 (AP8101). Sur les montants de la première alcôve, de chaque côté, sont figurés en bas deux bodhisattva, cependant qu’au-dessus ont été peints deux épisodes de la vie du Buddha historique : à droite, un éléphant monté par un bodhisattva, porté par des lotus et tenant aussi une fleur de lotus dans sa trompe, parle de la conception miraculeuse du Buddha, cheng xiang ru tai, 乘象入胎 ; à gauche, bien que la scène soit en partie coupée, c’est l’épisode de la grande renonciation, lorsque le prince Gautama décide de quitter son palais, chu jia yu cheng, 出家踰城. Monté sur son cheval, il est accompagné de son fidèle cocher, tandis que les rois gardiens soutiennent les sabots de sa monture afin qu’ils ne fassent pas de bruit. Ces deux épisodes ont été très fréquemment traités depuis les Wei du Nord (sans parler bien sûr du Gandhāra), mais deviennent de plus en plus rares après le début des Tang.