Touen-houang, grotte 163, niche aux manuscrits

Charles Nouette

Au ix^e siècle, après que les Tibétains ont pris le contrôle de Dunhuang, un magnat chinois, Zhang Yichao, 張義潮, résident à Shazhou, participa à la reprise du site par la Chine vers 848, aidé très activement par le moine bouddhiste Hong Bian, 洪辯. C’est la raison pour laquelle on fit de lui à sa mort, en 862, une statue commémorative que l’on plaça dans la petite chapelle attenante à la grotte 16 dans laquelle il avait l’habitude de méditer (AP8191). Au xi^e siècle, afin de ne pas mettre au rebut des textes et autres objets sacrés, peintures, textiles, etc. trop usagés ou n’étant plus utilisés, on décida de les placer dans une réserve. Ce fut la chapelle de Hong Bian, dont on déplaça la statue que l’on installa plus haut dans la falaise. L’entrée fut scellée et le mur de scellement peint. L’entrée ne devait plus jamais être ouverte. Or, à la fin du xix^e siècle, un moine taoïste voulut se rendre en pèlerinage sur le site de Dunhuang, qui était alors complètement abandonné. Il trouva des financements et, au cours des travaux de déblaiement et de restauration, découvrit par hasard la grotte « aux manuscrits ». Il en référa aux autorités du Gansu et le vice-roi de Lanzhou le chargea de continuer la restauration. C’est cette grotte, numéro 163 de la classification Pelliot et numéro 17 de la classification actuelle, au nord du site, que l’on appelle la grotte « aux manuscrits ». La grotte possède en réalité le numéro 16 au rez-de-chaussée et la grotte 17 est la niche attenante. Pelliot va y consacrer de fiévreuses journées de travail du 3 au 25 mars. Voir AP8187.