Touen-houang, Paul Pelliot dans la grotte des livres 163

Charles Nouette

La quantité de documents découverts, leur qualité et leur intérêt sont exceptionnels. Si une grande partie est constituée de textes et d’images bouddhiques – ce dont on a le plus entendu parler –, il y avait aussi nombre de documents historiques et de textes sur l’histoire et la culture chinoises, comme le Yijing 易經 (le Livre des changements) ou le Zuozhuan, 左轉 (Commentaire principal des Annales des Printemps et Automnes par Zuo Shi, 左氏), ainsi que d’importants textes taoïstes et enfin des documents en brāhmi et ouïgour (AP8194), sogdien et nestorien. Les détails sont consignés dans les Carnets (p. 278-291, notes du 3 au 26 mars 1908). Celui que Pelliot appelle le « moine ou le chef moine taoïste ou encore le Wang Dao » est le moine taoïste Wang Yuanlu, 王圓籙, qui découvrit la grotte en 1900 et avait été autorisé à accorder à Sir Aurel Stein le droit d’acheter quelques documents en 1906. Le passage des Carnets qui mentionne ceci donne aussi la mesure de l’intérêt que porte Paul Pelliot à cette documentation qu’il est prêt à acquérir en totalité.

La grotte aujourd’hui est vidée entièrement de son contenu (les documents sont à Paris, Londres, Saint-Pétersbourg, New Delhi, Pékin, Tianjin et Shanghai). La statue de Hong Bian (voir AP8186) a été replacée dans la chambre de méditation que l’on nomme la grotte 17, laquelle est attenante à la grotte 16. Elles se trouvent dans la partie nord du site. Les résultats et conclusions du travail effectué par P. Pelliot dans cette grotte ont fait l’objet d’une longue lettre à M. Émile Sénart, membre de l’Institut, qu’il évoque dans celle plus courte du 26 avril 1908. Elle a été publiée dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient (1908, p. 501-529).