Touen-Houang, grotte 149, paroi de droiteCharles Nouette
[Chine. Province du Gansu], Touen-Houang [Dunhuang], grotte 149, paroi de droite
AP8152
Ancien numéro : 324
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 25 février et le 27 mai 1908
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur pellicule
H. 24 ; L. 30 cm
Pour la description et localisation, voir AP8153. Le mur nord porte l’illustration du Sūtra de Vimalakīrti, Vimalakīrti nirdeśa Sūtra (chin. Weimojie suo shuo jing, 維摩詰所說經). Le sūtra, dont on a vu que ses toutes premières représentations à Dunhuang, un peu comme celles du concours de magie entre Raudrākṣa (chin. Laoduyi, 勞度義) et Śāriputra (chin. Shelifu, 舍利弗) illustré dans cette grotte, étaient peu développées (AP8135), bien qu’assez fréquentes sous les Sui à Dunhuang, prend, au tout début des Tang, une ampleur nouvelle et au fil du temps occupe de plus en plus souvent les deux côtés du mur est d’une grotte. Cependant, il est assez rare qu’il remplisse un mur entier comme ici. Les deux protagonistes assis l’un en face de l’autre sont les éléments de base puisqu’il s’agit de la rencontre entre le sage et très savant laïque Vimalakīrti (chin. Weimojie, 維摩詰) de Vaiśālī et le bodhisattva Mañjuśrī (chin. Wenshu pusa, 文殊菩薩), résultat de la décision prise par ce dernier et qui fait l’objet du pin 5 du sūtra (voir AP7844). L’un comme l’autre sont accompagnés d’une foule diverse, comprenant bodhisattva, êtres célestes, souverains de différents pays et leur suite, etc. venus pour écouter cet échange conformément au pin 2, « Les moyens habiles ». En haut à droite, la Terre Pure d’Akṣobhya que Vimalakīrti fait apparaître devant toute l’assemblée, pin 12, « Vision du buddha Akṣobhya », Abhiratilokadhātvānayanā kṣobhyatathāgatadarśana parivarta (chin. Jian Achufo pin, 見阿閦佛品). À gauche, en regard, le Buddha Śākyamuni (chin. Shijiamouni, 釋迦牟尼) ayant reçu en hommage 500 compagnons et autant de dais transforme ces derniers en un seul où paraissent toutes les terres pures de tous les buddhas, illustration du pin 1, « Les terres des buddhas ». Au-dessus de Vimalakīrti assis de façon très naturelle, s’appuyant sur une table basse dans l’attitude de quelqu’un en train de discuter – par contraste, le bodhisattva, très droit, les mains jointes en hommage, fait preuve d’une attitude très respectueuse –, apparaissent, grâce encore aux pouvoirs de Vimalakīrti, des nuages multicolores portant 32 000 sièges destinés aux auditeurs, pin 6, « L’inconcevable ». Śāriputra, à droite de Mañjuśrī, interroge une deva qui se tient à droite de Vimalakīrti, illustrant le pin 7, « La contemplation des êtres ». Enfin, entre les deux estrades, à droite le bodhisattva d’apparition agenouillé devant Vimalakīrti, qui sur la requête de celui-ci s’est rendu auprès du Buddha monceau de parfums dans sa Terre Pure et rapporte un bol de nourriture parfumée pour nourrir l’assistance. Śāriputra se demande comment nourrir tout ce monde avec ce petit bol, mais c’est alors que le même bodhisattva (?), debout à gauche, montre que le contenu de ce bol est inépuisable, pin 10, « Amas de parfums ». Ces deux bodhisattva, l’un devant Mañjuśrī, l’autre devant Vimalakīrti, toujours figurés de la sorte, semblent en effet illustrer deux moments du même chapitre.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Gansu → Dunhuang
Numérotation Pelliot : 149
Index iconographique :
Architecture : grotte ; peinture murale : divers figuré : décor géométrique
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 324 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1349
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