Touen-Houang, grotte 149, autel

Charles Nouette

Numéro actuel 335. Date du début des Tang avec réfections des statues de la niche ouest sous les Qing. Elle est localisée au niveau du sol, dans la section nord du site à mi-chemin entre la grotte 96 (Pelliot 78) et la grotte 17 (Pelliot 163). La paroi est ornée sur chacun de ses flancs par un bodhisattva en pied et au-dessus de la porte d’un buddha assis prêchant entre deux moines et deux bodhisattva. À gauche d’un des bodhisattva subsiste une inscription dédicatoire qui donne la date de 686 et précise que le buddha est Amitābha (chin. Amituo, 阿彌陀). Les murs latéraux sont ornés de l’illustration au sud du Sūtra d’Amitābha, le mur nord du Sūtra de Vimalakīrti, Vimalakīrti nirdeśa Sūtra (chin. Weimojie suo shuo jing, 維摩詰所說經) (AP8152). La grotte est carrée avec un plafond en pyramide tronquée décoré du motif des 1 000 buddhas. Le mur ouest est creusé d’une niche rectangulaire à plafond plat. Des cinq personnages qui avaient été placés là, il ne reste que le buddha et un disciple, de plus ils ont été refaits sous les Qing. En revanche, le décor peint est d’origine. Au plafond, on a figuré le stūpa aux joyaux de Prabhūtaratna (chin. Jian baota, 見寶塔) du pin 11, du Sūtra du Lotus, Saddharma Puṇḍarīka Sūtra (chin. Miaofa lianhua jing, 妙法蓮華經) (AP8025). De chaque côté de l’auréole sont peints différents détails du pin 15 de ce même sūtra, « Surgis de terre », Bhūmisparśa parivarta (chin. Congdi yong chu pin, 從地湧出品), au cours duquel le Buddha fait savoir à ses disciples qu’une infinité de bodhisattva enseigneront la Loi après son entrée en nirvāṇa. Ce texte fonde la doctrine mahāyāniste du bodhisattva se destinant à sauver les êtres avant d’atteindre lui-même au but suprême. Sur les côtés, à droite, Śāriputra (chin. Shelifu, 舍利弗), qui est assis sur une estrade couverte, vient de lancer la tempête qui se déchaîne sur Raudrākṣa (chin. Laoduyi, 勞度義) visible à gauche en haut, la barbe et le chignon prêts à s’envoler et ses vêtements emportés par le vent, tout comme celui qui l’accompagne et les femmes hérétiques que l’on distingue en dessous. Tout en bas, un autre hérétique paraît effrayé, mais le cliché comme l’état des peintures ne permettent pas d’être plus précis. Cette iconographie très simplifiée est une des premières que l’on puisse observer à Dunhuang avant les grandes fresques qui suivront bientôt, comme en AP7859-60 ou AP8127.