Touen Houang, grotte 111, autel du fondCharles Nouette
[Chine. Province du Gansu], Touen Houang [Dunhuang], grotte 111, autel du fond [Prabhutaratna et Sakyamuni]
AP8025
Ancien numéro : 193
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 25 février et le 27 mai 1908
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre
H. 24 ; L. 30 cm
La grotte 111, numéro actuel 259, jouxte le côté sud de la grotte 111a (AP8100 et AP8101). L’aménagement est semblable, sauf en ce qui concerne les murs latéraux, creusés de niches abritant chacune un Vénéré, alors que les images des Vénérés des murs latéraux de la grotte 260 sont peintes et non sculptées. Par ailleurs, la grotte 259 appartient au début de l’époque des Wei du Nord (439-534). Le pilier central est adossé au mur du fond, qui est orné des figures peintes des 1 000 buddhas. Décor qui se poursuit sur la partie du mur latéral sud en retour. En tombant, le mur de l’entrée placé à l’est a entraîné dans sa chute une partie du mur latéral sud, un peu moins de celui du nord. Le décor de ces murs est à deux registres de niches abritant un Vénéré sculpté (voir AP8026). Ici, la grande niche du registre inférieur abrite un Buddha qui semble esquisser le geste de la prise de la terre à témoin, bhūmisparśa mudrā (chin. chudi yin, 觸地印). Deux dragons dressés soutiennent le départ de l’arc indien. Au registre supérieur, dans une niche plus modeste, un bodhisattva aux jambes croisées, les mains jointes, devant la poitrine, en añjali mudrā (chin. hezhang, 合掌). Le pilier central comprend sous une large niche cintrée avec un arc indien au-dessus du linteau deux Vénérés assis en lalitāsana (chin. youxi zuo, 游戏坐). Ce sont Śākyamuni (chin. Shijiamouni, 釋迦牟尼) et Prabhūtaratna (chin. Duobao fo, 多宝佛), le buddha du passé. Cette niche représente le stūpa, résidence de Prabhūtaratna dans son monde lointain, qui est sorti de terre puis a plané dans les airs, cependant que le Buddha du présent enseignait la Loi sur le pic des Vautours. Selon le pin 11, du Sūtra du Lotus, Saddharma Puṇḍarīka Sūtra (chin. Miaofa lianhua jing, 妙法蓮華經) (AP7933), « Apparition du stūpa aux joyaux », Stūpa prakaraṇa parivarta (chin. Jian baota pin, 見寶塔品), le stūpa se manifeste chaque fois que la doctrine est enseignée. Lorsque Śākyamuni eut fait apparaître ses diverses émanations, le buddha du passé l’invita à prendre place à ses côtés. Leurs images sont très exactement l’inverse l’une de l’autre. Les dais et auréoles sont peints, de même que les apsarā (chin. feitian, 飛天), qui volent au plafond de la niche et les bodhisattva qui occupent les parois inférieures. Sur le mur étaient modelés en semi-relief des bodhisattva d’offrande (voir AP8100). De part et d’autre de la niche se tient un bodhisattva debout. Cette grotte est la seule à Dunhuang qui présente cette anecdote en trois dimensions dans une niche de pilier central. Il y a également un bodhisattva debout devant les deux faces latérales du pilier.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Gansu → Dunhuang
Numérotation Pelliot : 111
Index iconographique :
Architecture : autel, grotte ; peinture murale : personnage figuré : bodhisattva, Buddha, Maitreya (Buddha), mille Buddha, Prabhūtaratna, Śākyamuni ; peinture murale : sūtra représenté : Sūtra du Lotus ; sculpture : haut-relief, niche, sculpture rupestre ;
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 193 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1222
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