Koum Toura, meng uï, grotte J, salle principale, voûte, côté gauche

Charles Nouette

La grotte 63 dotée d’une vaste salle principale, d’un pilier et couloir pourtournant se situe dans la gorge nord principale et dans la partie nord. L’image de culte du pilier a disparu, seuls subsistent le nimbe et la mandorle, ainsi que les figures de bodhisattva d’offrandes de chaque côté. Le mur du fond du couloir représente la scène du partage des reliques, face à la crémation peinte en vis-à-vis sur la face arrière du pilier, comme dans la grotte 23 (AP7028). Les deux côtés de la voûte portent cinq rangées de montagnes, dont quatre sont habitées par un buddha expliquant le conditionnement ou prêchant la Loi. La dernière rangée, jouxtant une partie zénithale ornée de motifs simples, est consacrée aux vies antérieures. Plusieurs ont pu être identifiées à l’inverse des scènes de prédication et des causes originelles. Sur ce cliché, trois des quatre jātaka illustrés sont explicites. En partant de la gauche, ce sont le premier, le troisième (voir AP7032) et le quatrième. Ce dernier est le célèbre jātaka du prince Mahāsattva, Mahāsattva Jātaka (chin. Mohesaduo bensheng 摩訶撒埵本生), qui donne son corps en offrande à une tigresse affamée et à ses petits. Il est figuré deux fois : en train de se jeter à terre, puis gisant au sol. La tigresse efflanquée se tient en dessous de ses cuisses presque entièrement effacées. Un troisième personnage à gauche, agenouillé, mains jointes, est une originalité de Kumtura, il est omis dans toutes les autres grottes de la région de Koutcha qui ont figuré cet épisode que l’on peut trouver dans le volume I du Sūtra des causes proches et lointaines de la sagesse et de l’ignorance (chin. Xianyu yinyuan jing, 賢愚因緣經, en abrégé, Sūtra du sage et du fou, chin. Xianyu jing, 賢愚經), de même qu’au tome premier des Cinq cents contes et apologues tirés du Tripitaka chinois et traduits en français traduits par E. Chavannes, n^o 4.