Touen-Houang, grotte 53b, paroi de droite

Charles Nouette

Il s’agit non pas, selon la correspondance des Carnets (ces correspondances avec les numéros actuels sont listées dans les avant-propos de chacun des volumes de la Mission Paul Pelliot, consacrés à Dunhuang, à savoir XI₁ à XI₆), de la grotte 199, mais de la grotte 197. L’emplacement est celui de ce groupe situé non loin de la grotte du « grand buddha du sud », Nandafo, mais un peu trop au nord pour être visible sur la photographie (voir AP7918). Bien que le cliché soit très centré sur le panneau, il semble qu’à l’instar de certaines des grottes de cet ensemble, l’illustration de la scène de prédication occupe tout l’espace du mur latéral, ici le mur nord de la salle principale. À droite, on aperçoit le départ de deux pentes d’un plafond en pyramide tronquée et à gauche une avancée qui permet de penser que l’on est contre la niche du mur ouest. Le sūtra est le Sūtra de la méditation sur Amitābha à la vie infinie, Amitāyurdhyāna Sūtra (chin. Fu shuo Guan Wuliangshou jing, 佛說觀無量壽經) (AP8132). Le Buddha est entouré de Mahāsthāmaprāpta (chin. Dashizhi, 大勢至) et Guanyin, 觀音菩薩, et d’autres bodhisattva, mais en nombre relativement restreint. Il en va de même des pavillons de la Terre Pure au fond de la scène. À l’avant, sur une terrasse au centre de l’étang précieux, des musiciens, les uns debout, les autres assis, accompagnent un danseur. Derrière cette scène, deux bassins bordent la terrasse de la scène de prédication, séparés par un petit pont qui y donne accès. Sur chacun des bassins, quatre fleurs de lotus sont soit fermées, soit sur le point de s’ouvrir, soit encore ouvertes. Sur le pont, on remarque un personnage agenouillé de dos, sans doute une âme pleinement réalisée qui rend hommage au Buddha. Sur la terrasse de droite où se tiennent un Buddha et deux bodhisattva, deux enfants, eux aussi probablement tout juste issus de leur long séjour à l’intérieur de leur fleur de lotus, se prosternent tête contre le sol devant cette triade (AP7920). Cet accent mis sur les âmes renaissantes et la relative simplicité de la scène sont caractéristiques de la période d’apogée des Tang, qui est celle de cette grotte. De part et d’autre, on peut voir la légende d’Ajātaśatru (chin. Weishengyuan, 未生怨) et Bimbisāra (chin. Pinposuoluo, 頻婆娑羅) à gauche et les Seize Contemplations, Shiliuguan, 十六觀 de la reine Vaidehī (chin. Weitixi, 韋提希) à droite (AP7920).