Touen Houang, grotte 120G, paroi de droite

Charles Nouette

Face au mur sud à l’effigie de Guanyin « porte universelle », on a illustré le Sūtra de la méditation sur Amitābha à la vie infinie, en abrégé Wuliang shou jing, 無量壽經 (voir AP8132). La scène principale est augmentée des illustrations annexes habituelles pour ce sūtra, à gauche les Seize Contemplations, Shiliuguan, 十六觀 de la reine Vaidehī (chin. Weitixi, 韋提希) – qui ne sont que treize –, à lire de haut en bas pour autant que l’on puisse les distinguer ; à droite la légende du fils du roi Bimbisāra (chin. Pinposuoluo, 頻婆娑羅), Ajātaśatru (chin. Weishengyuan, 未生怨). La composition, tout en étant relativement aérée, rend parfaitement l’atmosphère enchanteresse de ce paradis. Sur un fond d’architectures palatiales, Amitābha (chin. Amituo, 阿彌陀) au centre, sous un dais aux joyaux et la frondaison de deux arbres, est assis sur un trône de lotus et esquisse le geste de la mise en branle de la roue de la Loi, zhuan falun yin, 轉法輪印. Il est entouré par quelques bodhisattva, les uns debout, les autres assis. À sa gauche et à sa droite, les bodhisattva Guanyin, 觀音, et Mahāsthāmaprāpta (chin. Dashizhi, 大勢至), se tiennent assis sous un dais porté lui aussi par la frondaison de deux arbres jumeaux. En avant de cette imposante triade, sur deux estrades posées sur l’étang précieux, sept musiciens – sept sur chaque estrade – accompagnent les pas d’un danseur que la disparition de la peinture sur toute cette partie du mur a effacé.