Touen-houang, Ta-fo-sseu, Buddha géant, côté gaucheCharles Nouette
[Chine. Province du Gansu], Touen-houang [Dunhuang], Ta-fo-sseu [Dafosi], Buddha géant, côté gauche
AP8179
Ancien numéro : 372
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 25 février et le 27 mai 1908
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur pellicule
H. 18 ; L. 24 cm
La mission est arrivée début février 1908 à Dunhuang, mais c’est le 26 que commence l’étude des grottes. Les grottes ne sont presque pas décrites dans les Carnets. Les quelques éléments que l’on peut trouver de la main de Pelliot sont publiés dans Mission Pelliot. Sur le grand buddha, voir aussi AP8454_1, AP8180-84 et AP8587.
Le buddha est placé dans la grotte 96 (Pelliot 78). L’espace étroit a été orné à l’extérieur d’un parement architecturé dont les étages ont augmenté avec le temps. De quatre au départ une fois que fut réalisée la statue commandée par l’impératrice Wu Zetian, 武則天 (624-705), le nombre passe à cinq sous les Song, puis neuf en 1928. Lorsque Pelliot le vit, la construction portait le nom de Da xiong dian wu ceng lou, 大雄殿五層樓, « Pavillon de cinq étages, hall du Grand Buddha ». La statue fut endommagée par un tremblement de terre et restaurée sous les Song. Et à maintes reprises par la suite, altérant, sinon sa monumentalité du moins son originalité. Dans les Carnets de notes de Paul Pelliot publiés par le Collège de France (Mission Paul Pelliot, Inscriptions et peintures murales, vol. XI3, grottes 73 à 111a, 1983, p. 21), la grotte 78, alias 96, est décrite très brièvement. Il y est question de la restauration qu’elle a subie en 1900, de l’absence totale de peintures sur les parois, de la position des mains du buddha et d’une partie du couloir de la pradakṣiṇā (permettant la circumambulation autour de la statue), qui aurait gardé son antiquité, ainsi que la conclusion, « rien d’intéressant ». Voir AP8180-84 et AP8587. Le buddha, haut de 35 m, est assis à l’européenne, ce qui l’identifie à Maitreya (chin. Mile fo, 彌勒佛), le buddha du futur. Le cliché AP8182 permet de voir qu’une main de Maitreya est posée sur son genou, celle que Paul Pelliot signale comme étant la main gauche en précisant que la droite est levée « doigts ouverts », ce qui signifierait que c’est le geste de l’absence de crainte, abhaya mudrā (chin. wuwei yin, 無畏印), que l’on rencontre fréquemment pour ces images monumentales de Maitreya, comme celles de Maijishan, 麥積山 et de Yungang, 雲岡, de même que celle de l’autre grand buddha de Dunhuang, érigé entre 713 et 714, le Nandafo, 南大佛, « grand buddha du sud » de la grotte 130 (Pelliot 16, mais sans cliché), lequel, au contraire du premier qui fut constamment refait (les plus récentes reconstructions concernent le visage, entre 1911 et 1949 et les mains, refaites en 1997), a gardé son aspect d’origine. Le visage du buddha a ainsi changé de coiffure ; les boucles que l’on voit ici ont été transformées en coiffure à mèches. Par ailleurs, on remarque très nettement autour de la tête mandorle et nimbe de pierre sculptés en relief, tout comme un motif végétal bien particulier (voir AP8180), qui semble avoir été sculpté dans la paroi derrière les auréoles. Or, de tout cela il n’est plus trace aujourd’hui. On notera que l’absence de recul, la hauteur et le peu d’attrait esthétique du géant font que l’on ne trouve actuellement qu’un nombre restreint de clichés.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Gansu → Dunhuang
Numérotation Dunhuang : 96
Numérotation Pelliot : 78
Index iconographique :
Architecture : grotte ; peinture murale : personnage figuré : Buddha ; sculpture : haut-relief, niche, sculpture rupestre ;
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 372 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1388
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