Touen-Houang, Ta-fo-sseu, salle à droite de celle du grand Buddha

Charles Nouette

La mission est arrivée début février 1908 à Dunhuang, mais c’est le 26 que commence l’étude des grottes. Les grottes ne sont presque pas décrites dans les Carnets. Les quelques éléments que l’on peut trouver de la main de Pelliot sont publiés dans Mission Pelliot. Voir AP8179-8184 pour les clichés consacrés à la grotte du grand buddha.

Le bodhisattva du cliché AP8182 était donc bien placé sur la gauche du grand buddha, et la salle que l’on apercevait doit être le pendant de celle-ci. À droite paraissent deux personnages très frustes, dont l’un est dans une attitude menaçante accompagné par un lion assis lui aussi de facture plutôt gauche et l’autre piétine un monstre (?) à terre. Tout à fait à droite, on peut voir le bras d’un troisième personnage dont la main tient une écharpe, probablement un bodhisattva. Le lion à gauche, qui clôt la scène et le troisième personnage à droite, suggèrent que l’on a là la moitié subsistant d’un groupe avec un Buddha central entouré ou non par ses deux disciples préférés, Ānanda (chin. Anan, 阿難) et Mahā Kāśyapa (chin. Mohejiaye, 摩訶迦葉) , puis par deux bodhisattva, deux rois célestes, lokapāla (chin. tianwang, 天王) et deux gardiens, lishi, 力士. Ils sont peut-être contemporains du grand buddha, mais ont fait l’objet de restaurations maladroites. Sur la gauche du cliché (peut-être un reflet), une autre partie de la salle présente une niche avec un buddha assis en méditation sur un siège tambour, dont les deux parties sont traitées en pétales de lotus. Il est accompagné de deux personnages de chaque côté, mais on ne discerne que ceux de droite : un des deux disciples, les mains jointes à hauteur de la poitrine et le bodhisattva Guanyin, Guanshiyin, 觀世音, qui tient le flacon à la pure liqueur, amṛta kalaśa (chin. ganluping, 甘露瓶, ou encore jingping, 淨瓶). Impossible de voir si l’autre main tient la branche de saule ou une fleur de lotus.