Kyzyl, grotte etaCharles Nouette
[Chine. Province du Xinjiang, Koutcha], Kyzyl [Kizil, groupe du nord], grotte eta, [grotte 224, grotte de Maya III, salle du fond, paroi droite, MIK III 8865]
AP7501
Ancien numéro : 468bis
Paris, musée Guimet, archives photographiques
Prise de vue entre le 30 juillet et le 3 septembre 1907
Négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre
H. 18 ; L. 24 cm
L’emplacement à droite de ce corridor est corroboré à la fois par Grünwedel (Altbuddhistische Kultstätten Chinesisch Turkistan, p. 179) et la publication japonaise (Kijiru sekkutsu, キジル石窟, vol. 3, fig. 226, MIK III, AP8865). Le cliché a été pris depuis la salle du fond et montre le mur du corridor de droite, du côté de celui de la cella à droite. Deux scènes sont représentées. La première, à droite sur le cliché, est tout ce qui reste de l’envol de tous les arhat (chin. luohan, 羅漢) qui ne se trouvaient pas à Kushinagara lorsque le Buddha y était sur le point de passer de vie à trépas. Après en avoir eu connaissance, ils se précipitent au chevet du Bienheureux. L’ascète en vol, tenant un moulin à prières dans chaque main, serait Mahā Kāśyapa (chin. Mohejiaye, 摩訶迦葉) . Tout en haut deux autres arhat l’accompagnent. En bas, peut-être le même Mahā Kāśyapa entouré de ses pairs lorsqu’il décide de se rendre à Kushinagara. L’autre scène a lieu au moment du concile qui s’est tenu à Rājagraha peu de temps après le parinirvāṇa (chin. banniepan, 般涅槃) du Buddha. Le moine assis à l’européenne sous un dais dans une salle à piliers est Ānanda (chin. Anan, 阿難), le plus jeune disciple du Buddha, dont l’extraordinaire capacité de mémorisation lui a permis d’exposer à cette occasion les règles de la discipline, la troisième corbeille du Tripiṭaka, celle du Vinaya Piṭaka. Cela ne se fit pas sans difficulté car Mahā Kāśyapa estimait qu’Ānanda avait transgressé la Loi en conseillant au Buddha d’admettre les femmes dans la communauté, saṅgha (chin. sengqie, 僧伽) et, de plus, que n’étant pas encore parvenu à l’illumination il n’avait pas sa place à Rājagraha. Il avait du reste omis de le sélectionner pour assister au concile. Mais la pression des autres arhat d’une part, le fait qu’Ānanda par sa volonté farouche atteint l’illumination la veille du concile et son incroyable mémoire, ont fini par le faire fléchir. Sur le côté opposé, on pouvait voir sur deux registres, en haut, Droṇa entouré des vases qui serviront au partage des reliques, et en bas, les cavaliers arrivant chacun de leur royaume afin de les recevoir. Voir AP7599 et AP7502-03.
Le couloir de gauche, dont les quelques éléments que l’on pouvait sauver sont à Berlin, représentait la scène de l’annonce faite au roi Ajātaśatru (chin. Weishengyuan, 未生怨) et à son épouse par son ministre, Varṣakara (chin. Yuxing dachen, 雨行大臣), qu’il est attendu dans le jardin afin d’y assister au déploiement d’une peinture qui lui annoncera la mort du Buddha avec ménagements (AP7498).
Grünwedel, 1912, p. 179.
Publication japonaise, 1983-1985, fig. 226.
Localisation de la prise de vue :
Chine → Xinjiang → Koutcha (région de) → Kizil
Numérotation Pelliot : eta, 224
Index iconographique :
Architecture : grotte ; peinture murale
Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 468bis » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=455
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2023