Touen-houang, grotte 135, paroi avant de droite

Charles Nouette

Sur ce côté de l’entrée, on retrouve la même disposition : une série de trois registres à figures entre les 1 000 buddhas en haut et les trois lignes de donateurs au-dessus du décor peint de lambrequins au bas du mur. La vie antérieure est celle dite du « Prince héritier » ou encore Vessantara Jātaka, l’avant-dernière incarnation de Gautama Buddha, Taizi xudana jing, 太子須大拏經 traduite avec tous les détails par Sheng Jian, 聖堅, un brahmane des Qin de l’Ouest (385-431). Le prince pratiquant la charité par conviction finit par faire don à huit émissaires d’un pays voisin et hostile d’un éléphant blanc aux pouvoirs surnaturels. Son père désespéré décide de l’exiler avec sa femme et ses deux enfants dans les montagnes. En chemin, il fera don de ses chevaux, de son char et de ses vêtements. Parvenus dans un ermitage, au fil des années, il donnera ses enfants et même son épouse. Mais cette dernière requête a été proférée par Indra déguisé en brahmane et dès qu’elle lui fut accordée, il reprend sa forme première, rend son épouse au prince et l’histoire finit bien. Les enfants achetés à leur vendeur retrouvent leur grand-père et celui-ci fait revenir son fils et sa femme dans le royaume (voir Chavannes, t. III, conte n^o  500 ; AP7031). Les scènes se lisent de gauche à droite en haut, puis de droite à gauche au milieu et de gauche à droite en bas. La requête pour l’éléphant blanc apparaît à droite en haut, le don avec les émissaires juchés sur l’animal à droite en dessous, ensuite le départ pour l’exil dans la partie de gauche du registre médian, puis le don du char et des chevaux dans la partie gauche du registre inférieur, dont les autres épisodes sont plutôt confus avec deux personnages apparemment de même sexe qui portent les enfants sur leurs épaules.