Touen-Houang, grotte 146, autel central

Charles Nouette

Les triades bouddhiques sculptées au début des murs sud et nord sous le plafond à double pente et celle de la face avant du pilier-stūpa post-central, qui détermine la naissance d’un plafond plat sur ses côtés et en arrière de celui-ci, sont issues d’un modèle Sui dont un bon exemple est celui de la grotte 136 (numéro actuel 427 ; AP8123). Il y a cependant une différence car les triades bouddhiques des faces sud, nord et ouest du pilier ne sont que peintes. La triade sculptée de la face avant, ce cliché, représente un buddha debout entre deux bodhisattva, chacun les pieds posés sur un péricarpe de lotus. Les mains jointes en añjali mudrā (chin. hezhang, 合掌), du buddha ne laissent pas de surprendre et trahissent sans doute une réfection Qing. Cette posture caractéristique de la vénération et/ou de la salutation apparaît en effet sur certaines images de buddha refaites sous les Qing à Dunhuang ou bien sur celles de buddha méditant en Asie du Sud-Est, mais bien après la période Tang en Chine. C’est devant ce pilier-stūpa que l’on a mis au jour la stèle indiquant que la grotte a été refaite en 698 par un certain Li Huairang, 李懷讓. Ce document, aujourd’hui conservé à la Dunhuang Academy, outre la date des travaux, est le plus ancien texte relatant la légende de la découverte du site par un moine itinérant en 366 (AP7876). La partie du plafond à deux pentes qui rejoint le haut du pilier a interrompu son décor de 1 000 buddhas pour la scène de la rencontre entre Buddha et Prabhūtaratna (chin. Duobao fo, 多宝佛) (AP8025 et AP8088) par exemple.