Catherine Delacour & Jean-Pierre Drège
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Touen-houang, grotte 19bis, panneau avant, de droite (détail)
Charles Nouette

Commentaire

Le Sūtra de la radiance d’or, Suvarṇaprabhāsa Sūtra (chin. Jin guangming jing, 金光明經) a été très tôt traduit par Dharmarāksha, Tanwuchan, 曇無懺 (385-433), puis par Yi Jing, 義淨 (635-713). Ce texte a été fréquemment illustré à Dunhuang car il a joui d’une très grande faveur non seulement en Chine, mais aussi au Japon où il a servi de fondement à la création de l’école du Tendai, Tendai shū, 天台宗, y instaurant le premier bouddhisme japonais. Il est un des textes fondamentaux du bouddhisme du Grand Véhicule avec le Sūtra du Lotus, Saddharma Puṇḍarīka Sūtra (chin. Miaofa lianhua jing, 妙法蓮華經). Révélé au bodhisattva Ruciraketu (chin. Miaochuang pusa, 妙幢菩薩), pendant son sommeil, on y trouve exposées la question de la nature du Buddha, la théorie de la souveraineté royale et la doctrine de la vacuité universelle. En dehors de Ruciraketu, de nombreux autres personnages posent des questions ou bien chantent les louanges du Buddha tout en jurant de se mettre à son service, à celui de la Loi et de toutes les personnes souffrant en ce monde. Ces textes sont adressés au Buddha, lequel répond ou bien s’adresse directement à un personnage. Parmi ces acteurs, on compte par exemple le roi des yakṣa (chin. yecha, 夜叉), les quatre rois célestes, divers souverains, les déesses Śrī, Sarasvatī et Pṛthivī, et des brahmanes. En plus de ces professions de foi, louanges et promesses de protection et de compassion à l’égard de tous les êtres, s’intercalent l’usage de mantra (chin. zhouyu, 咒語) et des prescriptions pour guérir les maladies. Le grand nombre de personnages peints, leur diversité permettent de rendre en partie cette atmosphère hors du commun, mais aucun des intervenants, à l’exception de Śākyamuni (chin. Shijiamouni, 釋迦牟尼) bien sûr, ne peut être identifié parmi tous ceux dont l’attitude et l’aspect les rendent différents des bodhisattva, rois célestes et moines. Sinon peut-être celui se tenant en bas à droite qui semble danser sur un tapis circulaire face à la plate-forme au danseur. Il a un genou à terre et un visage émacié. Il s’agit peut-être du brahmane qui a frappé sur le tambour étincelant du rêve de Ruciraketu. Voir AP7892-94.

Photographies liées
Copyrights

Étapes de publication :
Catherine Delacour, 15 mars 2023, rédaction de la notice pour première publication.

Pour citer cet article :
Catherine Delacour, « 58 » dans Catalogue des photographies de la Mission Pelliot en Asie centrale (1906-1909), mis en ligne le 15 mars 2023. https://guimet-photo-pelliot.fr/notice/notice.php?id=1086
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2023

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