Touen-Houang, grotte 77, paroi du fond, partie supérieure

Charles Nouette

Le mur ouest fait donc exception, voir AP7984. Les figures modelées ont toutes disparu. Il ne reste que l’auréole peinte du Vénéré principal de style début Tang. Sur les traces de l’ancienne plate-forme, on a disposé sous les Qing (mais après le passage de P. Pelliot) une triade taoïste. Le plafond est orné de trois motifs en rapport avec la vie du Buddha historique : l’éléphant de l’enfantement dans le rêve de Māyā (chin. Moye, 摩耶), le cheval du départ nocturne du prince Gautama quittant le palais (voir AP8067) et enfin le même devenu Buddha. Le tout parmi des nuées de bon augure peuplées d’apsarā portant des fleurs et jouant de la musique. De chaque côté de l’auréole, des scènes peintes dans des paysages montagneux figurent parmi les premières et remarquables peintures de paysage dues au pinceau chinois. Les sujets traités sont ceux de la légende d’Ajātaśatru (chin. Weishengyuan, 未生怨) à gauche et des Seize Contemplations, Shiliuguan, 十六觀 de la reine Vaidehī (chin. Weitixi, 韋提希) à droite (AP8132 et AP7957). Le traitement est très différent de celui que ces narrations adopteront par la suite et il est fort difficile de reconnaître les épisodes. Toutefois, il semble que l’on ait en haut à gauche l’invocation du Buddha par la reine et son époux avec l’apparition d’Ānanda (chin. Anan, 阿難) et de Maudgalyāyana volant vers eux depuis les cieux, tandis que le fils du roi, à droite, tire son épée pour tuer sa mère mais en est empêché par son ministre. On aperçoit sur les bords du cliché les scènes peintes qui font suite à la grande scène de prédication des murs sud et nord.