Touen-houang, grotte 8, panneau du fond partie de droite

Charles Nouette

Les différents assauts de magie se répètent à six reprises, le dernier, au cours duquel Raudrākṣa (chin. Laoduyi, 勞度義) se transforme en yakṣa (chin. yecha, 夜叉) monstrueux – mais s’enfuit lorsqu’il voit se dresser devant lui Śāriputra (chin. Shelifu, 舍利弗) sous la forme du roi céleste du nord dans son aspect furieux, ce qui signe sa capitulation –, n’est pas figuré. L’accent est mis sur l’épisode de la transformation de l’hérétique en arbre qui est déraciné par la tornade que Śāriputra fait alors se déchaîner contre lui. Tout ici est marqué par les tentatives des hérétiques pour essayer d’empêcher que se déracine l’arbre, dont les branches semblent sur le point de s’envoler au-dessus de la tête de Raudrākṣa qui trône au centre. Une échelle a été dressée afin de passer des cordes aux branches que l’on attache à des piquets fichés au sol. On tente désespérément de maintenir les colonnes de la litière de Raudrākṣa, tandis que tout en haut à gauche un support de cloche est balayé par le vent. En bas à droite, un groupe de femmes terrorisées se bouchent les oreilles et en dessous d’autres hérétiques cherchent à se protéger en s’enveloppant dans leurs vêtements. Ce chapitre, qui est également figuré dans la grotte 118F (AP8071), n’est guère traité sous les Tang, mais connaît une faveur particulière entre 860 et 980 à Dunhuang, alors sous le commandement des Cao qui ont repris la région aux Tibétains et favorisent, outre le bouddhisme, une politique de coopération avec la Chine et les Ouïgours.